Crédit immobilier : les taux au plus haut depuis 2015
Les taux pour l’obtention d’un crédit immobilier ont encore augmenté en janvier, dopés par plusieurs éléments.

La hausse des taux pour les crédits immobiliers se poursuit, et même s’accélère. Selon les chiffres du courtier Empruntis, cités par Capital, ils ont encore augmenté de 30 points de base en un mois pour atteindre en moyenne 2,65 % en janvier. Un niveau inédit depuis l’année 2015. Les chiffres varient cependant beaucoup selon les profils et la durée du crédit immobilier. Ainsi, un ménage modeste ou au dossier de mauvaise qualité risque de se voir proposer un taux allant de 2,57 % sur 25 ans à 3,45 % sur 15 ans. Les meilleurs candidats peuvent espérer des taux allant de 2 % à 2,15 %.
Les critères du crédit immobilier restent les mêmes
Cette hausse trouve son origine dans plusieurs facteurs. Elle s’inscrit dans une hausse générale des taux, en particulier celui des OAT (obligations assimilables du Trésor) sur 10 ans. Elles reflètent le taux fixe auquel l’État français emprunte, ce qui entraîne généralement un alignement du secteur bancaire. Le taux des OAT sur 10 ans a dépassé les 3 % début janvier. À cela s’ajoute une nouvelle hausse du seuil d’usure au 1er janvier. Cette limite, qui définit le taux maximum auquel un candidat au crédit immobilier peut emprunter, a été relevée de 3,05 % à 3,57 %. Cela entraîne une plus grande liberté pour les établissements de crédit, mais peut aussi éviter que certains ménages modestes soient purement et simplement exclus de l’accès à la propriété. L’effet « ciseaux » que dénoncent régulièrement les banques pourrait cependant revenir à la faveur d’une nouvelle hausse des taux sans modification du seuil d’usure.
Pour l’instant, les prêteurs n’ont pas modifié leurs critères d’éligibilité et « restent sur les fondamentaux » selon Empruntis. Ils sont cependant de plus en plus attentifs au Diagnostic de performance énergétique des biens. Cet élément devient décisif dans le cadre d’un investissement locatif puisque les biens mal notés vont être progressivement interdits à la location. Les banques peuvent alors exiger un devis pour intégrer le coût des travaux.