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10 000 euros à placer ? Voici les solutions les plus intéressantes pour faire fructifier votre argent

A partir de 10 000 euros à placer, il faut toujours penser aux actions. Mais pas seulement. Il faut surtout adopter une vision globale.

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Crédit: iStock.

Une prime, une donation ou un amoncellement d’épargne, recueillie au fil du temps par accumulation de « petites » sommes… A la tête de 10 000 euros, vous n’êtes toutefois pas à franchement parler un gros client pour les intermédiaires financiers. Difficile de leur demander beaucoup de faveurs, notamment sur les frais ! Mais la somme est cependant trop importante pour être investie à la légère. La première étape consiste à faire le point sur votre situation, pour éviter l’effet mille-feuille. Pour cela, mieux vaut ne pas sélectionner des produits au fil de l’eau, en fonction des prétendues opportunités du moment. Un fonds structuré, une fois, une assurance vie, une autre fois… Est-ce bien cohérent avec vos placements précédents ?

Téléchargez le guide >>> « Nos solutions pour placer gagnant en 2019 »

Une approche globale doit se focaliser sur différents critères. D’abord, la liquidité. De quels montants pouvez-vous disposer en quelques jours ? Si vous avez accumulé les livrets et possédez une assurance vie à maturité fiscale, vos nouveaux investissements pourraient s’envisager sur un horizon plus long. Second point crucial : le risque. Les Français, dans leur ensemble, y sont allergiques. Mais empiler les placements garantis n’est pas une solution tant leur rendement est moribond.

A partir de 10 000 euros à placer, il faut toujours penser aux actions. Combien ? A hauteur de 5 %, avec un portefeuille diversifié, c’est un bon début. Cela vous permet d’afficher un risque global très limité, une éventuelle perte massive étant compensée par les rendements des produits sécurisés détenus par ailleurs. Evidemment, le poids de ces derniers peut être plus ou moins élevé selon votre tolérance au risque.

Le débutant prépare l’avenir

PEL. Avec 10 000 euros, les choses commencent à devenir sérieuses. C’est a priori le bon moment pour ouvrir un plan d’épargne logement (PEL), qui vous donnera accès à un prêt immobilier, en principe à taux privilégié, au bout de quatre ans. Autre atout : le PEL vous astreint à bâtir une épargne régulière, puisque vous devrez y verser au moins 45 euros par mois. Vous pouvez aussi effectuer des versements exceptionnels, le plafond du plan étant fixé à 61 200 euros. Attention, tout retrait entraîne la fermeture du produit. Voilà pour les règles immuables.

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Mais au début de 2018, ce placement a été saccagé : baisse de la rémunération sur les nouvelles ouvertures (à 1 %), fiscalisation des gains et disparition de la prime d’Etat. Bref, le PEL nouveau n’a plus aucun attrait. En revanche, ceux qui auraient ouvert une telle enveloppe avant cette date fatidique conservent tous leurs acquis. Ces petits veinards ont tout intérêt à alimenter leur plan !

Fonds en euros. Il a beau ne pas s’y connaître beaucoup, notre épargnant a sans doute déjà entendu parler des caractéristiques du fonds en euros : sa garantie en capital, son rendement annuel et sa capitalisation des intérêts. Il sait peut-être aussi qu’ouvrir une assurance vie le plus tôt possible est une bonne idée car la fiscalité s’adoucit au bout de huit ans. Passé ce délai, les gains sont taxés à 7,5 % après un abattement de 4 600 euros pour une personne seule (9 200 euros pour un couple). Toutefois, désormais, si vous devez retirer vos avoirs avant ce terme, la fiscalité reste supportable : 12,8 % pour les primes versées depuis le 27 septembre 2017.

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La difficulté consiste à dénicher un fonds en euros fiable, rentable et accessible sans contrainte. Comptez sur nos Grands prix de l’assurance vie pour vous y aider !

Notre sélection : Garance Epargne de Garance Mutuelle (3,10 % en 2018) ; Epargne Retraite 2 Plus de l’AsacFapès (2,48 %) ; Compte Epargne Transmission de la MIF (2,35 %) ; Contrat multisupport de l’Afer (2,25 %) ; Ampli-Grain 9 d’Ampli-Mutuelle (2,00 %).

L’ultra prudent table sur le temps

Compte à terme. Une fois vos produits d’épargne réglementée saturés, vous aurez peut-être la tentation de vous tourner vers les livrets bancaires fiscalisés. Mais les taux de rémunération sont faibles. Regardez plutôt du côté des comptes à terme. Ces produits se font de plus en plus rares dans les grands réseaux bancaires car ils ne rapportent plus grand-chose… Sauf à s’en servir pour conquérir de nouveaux clients, comme le font certains distributeurs spécialisés, notamment les filiales financières des constructeurs automobiles, qui se sont lancées sur ce créneau depuis quelques années.

Mais les offres qui valent le coup ne sont pas légion et n’espérez pas engranger des gains sans accepter une certaine immobilisation de vos capitaux. Ces produits sont conçus pour durer plusieurs années, souvent trois ans, avec un taux progressif. Certes, vous conservez la possibilité de retirer vos fonds en cours de vie du produit, mais la rémunération en sera sérieusement écornée.

Côté fiscalité, les intérêts produits par les comptes à terme sont soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30 %, sauf à opter, comme pour l’ensemble de vos revenus mobiliers, pour le barème progressif de l’impôt.

Notre sélection : Compte à terme Pepito de RCI Bank and Services (taux actuariel moyen sur trois ans : 1,50 %) ; compte à terme Distingo de PSA Banque (taux actuariel de 1,10 % la première année, puis 1,20 % et 1,30 %).

Le fiscophobe se sert de la pierre contre l’impôt

Censi-Bouvard. Un des atouts de l’acquisition d’un studio dans une résidence avec services, particulièrement dans une résidence étudiante, est le ticket d’entrée relativement faible. Moins de 100 000 euros. Vos 10 000 euros serviront d’apport et vous permettront sans difficulté d’obtenir un prêt pour la somme requise. Le second atout de ce placement réside dans son régime fiscal attractif puisque vous pourrez bénéficier du régime Censi-Bouvard (renouvelé au début de l’année pour trois ans par le Gouvernement) : une réduction d’impôt de 11 % du prix du logement hors taxe, étalée sur neuf ans. Soit 1 100 euros d’impôts en moins chaque année si le bien coûte 90 000 euros.

Côté revenus, le gestionnaire de la résidence vous versera des loyers dont le rendement doit se situer autour de 5 %. Avant d’acheter, rendez-vous sur place, afin de valider la localisation de la résidence. Privilégiez un bien proche des facultés ou mieux, en centre-ville pour bénéficier de la proximité des transports publics. Et privilégiez un exploitant sérieux et expérimenté, ayant fait ses preuves sur ce marché de niche.

Pinel. Si notre épargnant allergique aux impôts ne souhaite pas se lancer dans un investissement en résidence gérée, pourquoi ne pas se tourner vers le dispositif Pinel ? Le constat est le même : avec 10 000 euros d’apport, il est possible de réunir un montant suffisant pour acquérir un petit bien à louer, à condition d’éviter les villes les plus chères. Le régime Pinel est très efficace pour effacer son impôt puisque la réduction peut se monter jusqu’à 21 % du prix d’acquisition, à condition de s’engager à louer pendant douze ans, et à respecter des plafonds, tant pour les loyers que pour le niveau de ressources des locataires. La réduction s’élève à 12 % pour un engagement de location de six ans et à 18 % pour neuf ans. Autre élément très favorable : vous pouvez y loger votre famille (ascendants et descendants).

Obnubilé par son avis d’imposition, notre épargnant ne doit pas oublier de prendre quelques précautions : s’assurer de la présence d’une demande locative effective, vérifier que les programmes Pinel n’ont pas poussé en surnombre dans le quartier et que le prix proposé est cohérent par rapport au marché local, les promoteurs ayant tendance à gonfler les tarifs ! Dernier conseil : ne soyez pas trop gourmand au moment de fixer le loyer et soyez réactif en cas de vacance, car si vous ne trouvez pas preneur, la réduction d’impôt sera retoquée.

Le non-imposable vise des revenus fonciers

SCPI. Acheter des parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) permet d’investir dans l’immobilier avec une mise de départ limitée. Les SCPI cumulent les avantages puisqu’elles permettent de vous diversifier dans l’immobilier de bureau ou de commerce, en France comme à l’étranger, et elles vous déchargent de tous les problèmes de gestion, de la recherche d’un locataire à la revente du bien en passant par la réalisation des travaux d’entretien. Les parts détenues vous donneront droit à une partie des loyers provenant des immeubles achetés par la société de gestion.

A LIRE >>> Comment bien choisir sa SCPI

Ces revenus sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu, ce qui peut sérieusement entamer leur rentabilité pour les gros contribuables. Mais pour un épargnant non imposable, cela revient à supporter une fiscalité limitée, puisque vous n’aurez qu’à vous acquitter des prélèvements sociaux (17,2 %). Détenir des SCPI par le biais de l’assurance vie étant une stratégie surtout liée aux avantages fiscaux de l’enveloppe, dans votre cas, vous opterez plutôt pour l’achat de parts en direct, ce qui vous donnera accès a un choix de produits bien plus vaste.

Quelles SCPI choisir ? Quelques plates-formes Internet comme La Centrale des SCPI, Primaliance, Scpi-8, etc., vous permettent d’obtenir de nombreuses informations sur les sociétés civiles commercialisées. Consacrez-vous aux produits de rendement. L’année dernière, le marché a réalisé en moyenne 4,44 %, ce qui permet de situer l’offre. Pensez aussi à la valeur de la part : elle fluctue à la hausse comme à la baisse et vient compléter la rentabilité de la SCPI. Par-delà ces données, il vous faut être attentif à la qualité du portefeuille immobilier détenu. Soyez notamment exigeant sur le taux de vacance locative (pas plus de 10 %).

Notre sélection : Corum Origin (Corum AM) ; Eurofoncière 2 (La Française REM) ; Fructirégions Europe (AEW Ciloger) ; Patrimmo Commerce (Primonial REIM).

L’investisseur bâtit un portefeuille boursier

Actions en direct. Avec 10 000 euros en poche, il est tout à fait possible de se constituer un portefeuille boursier. A condition de respecter quelques règles simples. D’abord, celle de la diversification sectorielle : panachez le plus possible les activités des sociétés dans lesquelles vous investissez. Autre principe : fixez-vous un prix d’achat maximal pour la valeur convoitée et n’y dérogez pas.

Il est préférable de ne pas investir une telle somme d’un seul coup. C’est courir le risque d’entrer au mauvais moment. Car un investisseur boursier, même professionnel, ne sait pas gérer le « timing », c’est-à-dire investir au plus bas et revendre au plus haut. Plutôt que de compter sur la chance, mieux vaut adopter une approche rationnelle et placer progressivement sur le marché. Concrètement, si vous prévoyez de bâtir un portefeuille de dix titres à hauteur de 1 000 euros chacun, vous avez intérêt à diviser cette somme en plusieurs points d’entrée répartis dans l’année. Cela vous permettra de lisser votre prix de revient. Certes, la plus-value sera moins grande dans un marché haussier, mais la déconfiture sera aussi plus limitée en cas de baisse. Car en Bourse, il faut, avant tout, s’atteler à la gestion des risques !

Le joueur mise gros avec l’effet de levier

SRD. Voici un outil fort approprié pour notre épargnant prêt à prendre des risques. A condition de bien comprendre son fonctionnement. Un ordre de Bourse classique est exécuté par un courtier (bancaire ou en ligne) au comptant, c’est-à-dire qu’il y a un transfert de propriété des actions le jour de la négociation et un règlement dans la foulée, le délai pouvant légèrement varier selon le courtier. Le recours au service de règlement différé (SRD) permet – comme son nom l’indique – de reporter dans le temps (en fin de mois) le paiement total de sa position. Seule une fraction est demandée. En clair, il permet d’acheter plus d’actions que les liquidités dont l’on dispose et de façon plus importante que sur le marché au comptant. Avec 1 000 euros en espèces sur son compte, il est possible d’investir jusqu’à 5 000 euros via le SRD. Cela vous coûtera une petite commission pour le courtier qui porte les titres en votre nom.

Tous les intermédiaires donnent accès à ce service, même si certains, plus prudents, fixent des règles plus strictes que celles du régulateur en limitant à 3 ou 4 le rapport entre les liquidités en compte et le montant placé. Dans tous les cas, la plus-value encaissée est calculée sur le montant investi (et non réellement payé). Il en va logiquement de même pour les moins-values : vous risquez de perdre beaucoup plus que votre mise.

En recourant au SRD, on peut aussi parier sur une baisse en vendant des valeurs que l’on ne possède pas, attendre que le cours diminue et les racheter moins cher à la date à laquelle elles doivent être livrées. Là encore, la plus-value (ou la moins-value !) est encaissée sur le montant investi. Ce service, encadré par l’Autorité des marchés financiers (AMF), concerne les valeurs françaises affichant une capitalisation supérieure à 1 milliard d’euros et un volume d’échanges d’au moins 1 million d’euros par jour. Plus les titres sont volatils, plus il est intéressant de les jouer au SRD.

Notre sélection : Air France-KLM (FR0000031122) ; Iliad (FR0004035913) ; Société Générale (FR0000130809) ; Veolia (FR0000124141).

Le solidaire finance des organismes engagés

Actions non cotées. Financer des organismes à vocation solidaire permet de choisir précisément les orientations qui vous motivent : emploi, insertion, microentrepreneuriat…, il y en a pour tous les goûts ! Le principe ? Vous apportez du capital, généralement peu ou pas rémunéré, à des organismes solidaires pour les aider à développer leur activité. Soit ces derniers oeuvrent directement pour une bonne cause (logement social, par exemple), soit ils financent des initiatives ayant un impact social et solidaire. Votre investissement prend généralement la forme d’actions non cotées ou de parts sociales.

Vous bénéficiez alors du régime fiscal de l’investissement dans les PME, soit une réduction de l’impôt sur le revenu de 25 % du montant investi en 2019 (contre 18 % en temps ordinaire), sous réserve de conserver les titres au moins cinq ans en cas de rachat par un tiers ou sept ans en cas de remboursement par l’entreprise. Dans certains cas, une rémunération annuelle est prévue, dans d’autres, c’est le prix de la part qui est revalorisé. Le risque de perte n’est pas exclu, mais, pour notre sélection, il est minime. Le site de Finansol, organisme qui labellise les produits d’épargne solidaire, recense tous les organismes susceptibles de recevoir vos fonds.

Notre sélection : La Nef (finance éthique, 30 euros la part) ; Foncière Habitat et Humanisme (accès au logement, 147 euros la part) ; Foncière Terre de Liens (agriculture écologique, 103,50 euros la part).