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Financement de la dépendance: priorité au « maintien à domicile » annonce Buzyn

Le "maintien à domicile" serait privilégié dans le cadre de la réforme du financement de la dépendance des personnes âgées.

Crédit: istock.

La ministre des Solidarités Agnès Buzyn a assuré jeudi que le « maintien à domicile » serait privilégié dans le cadre de la réforme du financement de la dépendance des personnes âgées, en réponse aux aspirations des quelque « 400.000 Français » ayant participé à la grande consultation en ligne lancée début octobre. « Ce qui ressort de la consultation, c’est qu’une majorité des personnes qui ont répondu ne veulent pas partir de leur domicile (…) tout le monde souhaite que le maintien à domicile soit le modèle prédominant » a déclaré la ministre sur RTL. « Cela veut dire organiser complètement différemment le maintien à domicile » et « trouver le financement pour cela » a ajouté Mme Buzyn.

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À la question « est-ce un objectif prioritaire à vos yeux », la ministre a répondu « oui », ne connaissant « pas une seule personne aujourd’hui qui souhaite aller en Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Plus personne ne le souhaite, et donc on a ce travail-là à faire de changer de modèle », a-t-elle justifié.

« Tout l’objet » du texte de loi qui « sera préparé (…) probablement au printemps 2019 pour un vote en fin d’année » est « de trouver un financement qui va enfin rassurer les Français et un financement solidaire », a fait valoir la ministre.

Augmenter les cotisations ? « Pas dans l’air du temps »

« L’idée n’est pas d’augmenter les cotisations, les taxes » a précisé la ministre, interrogée sur la création d’un 5e risque de la Sécurité sociale. Augmenter les cotisations, « ce n’est pas dans l’air du temps », a-t-elle ironisé, en référence au mouvement des « gilets jaunes ». « La question c’est la répartition », a expliqué Mme Buzyn. 

« Nous sommes en capacité de le faire, la Sécurité sociale » ayant « pour la première fois depuis 20 ans » un budget à l’équilibre, a-t-elle insisté. Il s’agira également de « simplifier » et d' »améliorer » le financement des maisons de retraite et les aides aux familles, soumises à un « reste à charge trop important » et « très variable d’un Ehpad à l’autre ».

Sur les pistes à l’étude, la ministre a renvoyé au « rapport sur la consultation publique » qui sera remis « en janvier » et aux groupes de travail toujours en cours dans les régions, notamment sur « les aidants » ou l’amélioration des conditions de travail des professionnels du secteur. D’ici à 2050, la France comptera près de 5 millions de plus de 85 ans, contre 1,5 aujourd’hui.