Pour Edouard Philippe, le temps est venu d’un système universel de retraites
Edouard Philippe s'est dit "totalement déterminé à mener à bien cette transformation", parce que "le temps du système universel de retraite est venu. Celui des régimes spéciaux s'achève".

« Le temps est venu de construire un système universel de retraites« , a lancé mercredi Edouard Philippe en présentant le controversé projet de réforme des retraites, qui ne concernera pas les Français « nés avant 1975 ».
« Nous proposons un nouveau pacte entre les générations, un pacte fidèle dans son esprit à celui que le Conseil national de la Résistance a imaginé et mis en oeuvre après-guerre », a affirmé le Premier ministre, en soulignant avoir « écouté » et « entendu » les partenaires sociaux et l’ensemble des Français, tout en se déclarant « totalement déterminé ».
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Les garanties données justifient « que la grève s’arrête« , a souligné M. Philippe lors d’une intervention de près d’une heure devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE), sans convaincre les syndicats et l’opposition de gauche. « Il n’y aura ni vainqueur ni vaincu », a-t-il assuré, affirmant qu’il ne s’agissait pas là d’une « bataille », après six jours de grève et de mobilisation contre le projet de réforme.
Edouard Philippe s’est dit « totalement déterminé à mener à bien cette transformation », parce que « le temps du système universel est venu. Celui des régimes spéciaux s’achève ».
Retraite minimum garantie à 1.000 euros et « 85% du SMIC dans la durée », âge légal à 62 ans, avec « un âge d’équilibre » et « un système de bonus-malus », « des points supplémentaires dès le premier enfant » et majoration pour « les parents de familles nombreuses » figurent parmi les mesures retenues.
Les partenaires sociaux fixeront la valeur du point « sous le contrôle du Parlement », dans le nouveau système, a assuré le Premier ministre avec une « règle d’or » fixée dans la loi pour que la valeur du point « ne puisse pas baisser », et « une indexation non pas sur les prix mais sur les salaires ».
« Il n’y a pas d’agenda caché, nous ne cherchons pas de petites économies », a-t-il encore assuré, affirmant avoir entendu les inquiétudes exprimées et ne vouloir « léser personne ».
La génération 2004 qui aura « 18 ans en 2022 » intégrera directement le nouveau système. Et les Français nés avant 1975 « ne seront pas concernés », a-t-il précisé, un point sur lequel il était particulièrement attendu. « Les femmes seront les grandes gagnantes », a encore assuré le Premier ministre. Des points supplémentaires seront notamment accordés « dès le premier enfant, et non à partir du 3e comme aujourd’hui ». Cette majoration de 5% par enfant « sera accordée à la mère, sauf choix contraire des parents ».
« Les plus riches paieront une cotisation de solidarité plus élevée qu’aujourd’hui », a encore annoncé Edouard Philippe.
Le système des retraites réformé garantira « une pension minimale de 1.000 euros net par mois pour une carrière complète au SMIC ».
Il « permettra de mieux protéger les Français les plus fragiles, qui sont de fait trop souvent les oubliés du système », a-t-il plaidé, précisant que ce minimum de pension « sera garanti par la loi à 85% du SMIC dans la durée et évoluera comme celui-ci ».
Les pensions des enseignants sanctuarisée
Évoquant la situation des enseignants, il a assuré que le niveau de leurs pensions sera « sanctuarisé » et « comparable au niveau des retraites des fonctions ou des métiers équivalents dans la fonction publique ». Les « revalorisations nécessaires » seront engagées « progressivement (…) dès 2021 », a-t-il également assuré.
Le « retour à l’équilibre financier » sera confié aux partenaires sociaux, a-t-il indiqué, en appelant à ne pas renvoyer « au-delà du quinquennat les mesures nécessaires ».
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« Si les partenaires sociaux s’entendent sur une telle trajectoire, le gouvernement la prendra à son compte », a ajouté le Premier ministre, qui a annoncé « dès l’année prochaine » la mise en place d' »une gouvernance » qui « leur confiera les principaux leviers », afin de « prendre des décisions qui seront mises en oeuvre dès le 1er janvier 2022.
L' »âge d’équilibre » sera de 64 ans en 2027, a encore annoncé le Premier ministre, selon qui la seule solution « est de travailler un peu plus longtemps ».
Côté calendrier, le projet de loi gouvernemental sera, selon lui, prêt « à la fin de l’année », soumis au conseil des ministres le 22 janvier et discuté au Parlement fin février.