La réforme des retraites voulue par le gouvernement va « allonger l’âge de départ » pour le secrétaire général de la CGT

La réforme des retraites vers un système universel par points, piste privilégiée par le gouvernement, va « changer le système social français », a prévenu samedi le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, inquiet d’une réforme « profondément inégalitaire ». « Le système à points a plusieurs défauts. Le premier, c’est que sous couvert d’égalité, il est profondément inégalitaire, parce que vous ne cotisez que quand vous êtes en activité », a déclaré le responsable syndical à l’antenne de France Inter. « Or, notre système est solidaire parce qu’il peut y avoir des accidents de la vie professionnelle, le chômage, la maladie, etc. », a-t-il poursuivi.
Un allongement de l’âge de départ
Pour lui, la réforme préconisée par le gouvernement va « allonger l’âge de départ à la retraite. On va vous dire « vous pouvez partir à 62 ans » mais si vous n’avez pas les moyens de vivre, vous allez donc continuer à travailler pour avoir plus de points ». « La finalité, c’est que vous allez partir à 65, 67 ans ». Autre problème: « comment va être déterminée la valeur du point », a relevé M. Martinez, rappelant que « dans certains pays » elle était « fluctuante en fonction de la conjoncture (…), en fonction de l’âge, de la durée de vie, etc. ». « Y compris pour les retraités, le point pourra changer d’une année à l’autre », a-t-il ajouté.
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Pour réduire le déficit chronique des caisses de retraite, il a prôné « quelques mesures très simples », comme payer les femmes autant que les hommes, ou décider « moins d’allègements de cotisations pour les employeurs, notamment pour les grandes entreprises ». Sinon, a-t-il alerté, « à long terme, ce qu’on vous donne d’un côté, vous allez en avoir moins de l’autre ». « On change le système social français, on passe de la carte vitale à la carte bleue, c’est-à-dire que vous n’êtes plus égaux devant la santé, le chômage, la retraite ».
Les partenaires sociaux sont attendus mercredi à une multilatérale au ministère des Solidarités, avec le Haut commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye, pour faire un bilan des concertations et lancer un nouveau round de négociations autour d’un projet précisé.