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« La retraite progressive peut faciliter les fins de carrière à la fois pour l’entreprise et le salarié »

Par Valérie Batigne, fondatrice et dirigeante de Sapiendo.

Valérie Batigne. Crédit : Sapiendo Retraite

La retraite progressive permet au salarié de réduire son activité en fin de carrière en limitant la perte de revenus. Ce dispositif de départ en retraite vient d’être étendu aux cadres en forfaits-jours par le décret du 26 avril 2022. L’occasion de faire le point sur un dispositif peu utilisé, puisqu’il n’a représenté que 1,9 % des nouvelles attributions en 2021 selon les statistiques de la CNAV, malgré ses nombreux atouts.

Coté salarié : une fin de carrière aménagée

La retraite progressive permet au salarié, à partir de 60 ans, de passer à temps partiel (entre 40% et 80% de la durée de travail en vigueur dans son entreprise), en accord avec son employeur, tout en percevant une partie de sa pension de retraite. Il perçoit alors la rémunération correspondant à son temps partiel et une partie de sa pension variable selon la durée de travail choisie. Par exemple, pour un temps partiel à 80 %, le salarié percevra 20 % de sa pension provisoire calculée sur la base des droits acquis au moment de la demande.

Depuis le 1er janvier 2022, les cadres en forfait jours sont aussi éligibles à ce dispositif avec la publication du décret du 26 avril 2022 (rétroactif au 1er janvier 2022)

La retraite progressive permet au salarié de préparer en douceur son passage à la retraite tout en continuant à cotiser et cumuler des droits pour sa pension définitive. Lorsqu’il cessera toutes activités, le montant de sa pension définitive sera recalculé en tenant compte des droits acquis à temps partiel.

Le salarié continue à valider des trimestres (maximum 4 par an) et des points de retraite complémentaire. ll pourra donc partir au même âge que s’il avait continué à travailler à temps complet.

Si ce rythme lui convient, le salarié peut même jouer les prolongations, et espérer bénéficier de trimestres de surcote, qui viendront améliorer le montant de sa pension de base (+ 1,25% par trimestres effectués au-delà de 62 ans et de la durée d’assurance requise pour son année de naissance). Il améliore aussi sa retraite complémentaire en continuant à cumuler des points.

Attention, un petit bémol du point de vue administratif, ce dispositif suppose de procéder à deux liquidations de retraite : la première pour la pension provisoire et la seconde pour la pension définitive lorsque le salarié cessera définitivement ses activités.

Coté entreprise : plus de souplesse pour gérer les fins de carrière

Pour les employeurs, la retraite progressive est aussi un précieux outil pour leur politique de ressources humaines. Ce dispositif apporte de la souplesse dans la gestion des fins de carrière des collaborateurs seniors et permet de se projeter. L’employeur gagne en visibilité sur les départs à venir, puisque le salarié doit recueillir son accord, ce qui lui laisse le temps de gérer la transmission des compétences au sein de l’entreprise par exemple. C’est aussi une solution pour aménager le temps de travail en fin de carrière. C’est aussi tout simplement, une façon de maitriser sa masse salariale et peut être d’éviter des mesures plus contraignantes.