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Retraites : vague de protestation contre une réforme accélérée

Les syndicats et une partie de la majorité ont dénoncé l’idée d’une réforme des retraites cet automne en passant par le projet de loi de financement de la sécurité sociale.

retraites

À l’automne ou au printemps ? Le calendrier de la réforme des retraites fait débat jusque dans la majorité. Le projet n’était déjà pas bien populaire auprès de certains syndicats, opposés à toute augmentation de l’âge légal. Si les contours du texte sont encore loin d’être clairs, Emmanuel Macron n’a jamais caché qu’un départ à la retraite à 64 ou 65 ans serait au programme. Mais d’autres représentants des salariés réputés plus « constructifs » ont mis en garde le gouvernement contre une tentative de passage en force. Et même une partie de la majorité s’est insurgée contre l’idée.

Une réforme des retraites à marche forcée ?

Mardi 13 septembre, la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, n’a pas exclu que la réforme des retraites soit votée rapidement via le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Une méthode assimilée à un passage en force par les syndicats, alors que l’exécutif avait d’abord joué la carte de la concertation avec le Conseil national de la refondation. La CFDT « s’opposera par tous les moyens » à une réforme des retraites qui passerait par un amendement au PLFSS, y compris en quittant la table des discussions du CNR, a prévenu, dimanche 18 septembre, son secrétaire général Laurent Berger.


Le président du Modem à la tête du CNR, François Bayrou, a lui-même publiquement dit son opposition à tout passage en force. « La question des retraites, ce n’est pas seulement une question pour le gouvernement, mais pour toute la société française. Ce n’est pas une question pour l’immédiat, mais pour les décennies qui viennent », a-t-il déclaré au Parisien.

Cette sortie suffira-t-elle à tempérer les ardeurs de l’exécutif ? Celui-ci pourrait être tenté par un recours au PLFSS pour éviter un débat long et certainement très houleux dans une Assemblée sans majorité absolue, ainsi que dans la rue. La Première ministre n’a d’ailleurs pas exclu le recours à l’article 49-3, et donc d’engager la responsabilité du gouvernement sur cette réforme.