Retraite : la réforme des régimes spéciaux aura-t-elle lieu ?
Déjà prévue en 2019, la réforme des régimes spéciaux de retraite a été peu évoquée par le gouvernement concernant le nouveau projet de loi.

La réforme des retraites ne se fera pas sans contestation. Au point que le gouvernement a laissé la porte ouverte à un « passage en force » pour faire adopter son projet de loi. L’exécutif affiche sa détermination et martèle la nécessité de revoir le système et notamment l’âge légal de départ. Mais il semble bien plus timoré sur un autre point : les régimes spéciaux. Lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, leur suppression avait été érigée par le président de la République comme l’un des piliers de sa réforme des retraites. Mais depuis que le projet est revenu sur le devant de la scène, l’exécutif est presque muet sur ce point.
Difficile de toucher à certains régimes spéciaux
« Je ne peux pas vous le dire », a simplement répondu Bruno Le Maire, interrogé sur France 2 sur une éventuelle réforme des régimes spéciaux, mercredi 21 septembre. « Si je le savais, si c’était décidé, et si tout ça avait fait l’objet de longue discussion d’arbitrage, je vous le dirais, mais ce n’est pas le cas », a-t-il justifié. Selon Les Échos, le sujet a été porté à l’attention du ministre du Travail par la Confédération des PME qui réclame un passage à trois régimes, lors de la réunion de lundi 19 avec les partenaires sociaux. Mais là encore, l’exécutif ne s’est pas précipité pour communiquer sur ce point.
Il faut dire que le gouvernement ne doit pas garder un très bon souvenir de sa première tentative de suppression des régimes spéciaux. Prévue dans le projet de loi de 2019, elle avait entraîné une mobilisation exceptionnelle, notamment de la RATP. Avec pour résultat une réforme largement amputée par la « clause du grand-père » qui garantissait le régime spécial à tous ceux qui partiraient à la retraite avant 2037.
Dans un contexte économique incertain et sans majorité absolue à l’Assemblée nationale. Faire passer le reste de la réforme pourrait s’avérer déjà suffisamment difficile. D’autant plus que parmi les régimes spéciaux, on retrouve celui de l’énergie, un secteur déjà en pleine crise auquel l’exécutif pourrait ne pas vouloir ajouter du conflit social.