Grève du 31 janvier : les syndicats s’organisent pour indemniser la bataille
A la veille d’un deuxième jour de grève contre la réforme des retraites, tour d’horizon des systèmes d’indemnisation des syndicats.

Faire grève, cela peut coûter cher. En marge de la deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le 31 janvier, les syndicats comptent pallier la réduction du budget des salariés grévistes grâce aux caisses de grève et autres réserves. Mais les syndicats n’alimentent ni ne reversent ces réserves de la même façon, explique franceinfo, qui a tendu son micro à la CGT, FO et la CFDT.
La tirelire de la CFDT est bien remplie. Mise en place en 1973, cette « caisse centrale permanente » qui est « alimentée par 8,6 % des cotisations » dépasse actuellement les 140 millions d’euros, explique Jean-Michel Rousseau, secrétaire confédéral chargé de la caisse nationale d’action syndicale. Outre l’indemnisation des grévistes adhérents, soit 600.000 personnes potentielles, cette somme servira également à financer les actions juridiques, précise le syndicaliste. « Les syndicats nous disent « on ne peut appeler les gens à faire grève que parce qu’on leur promet aussi qu’il y a une indemnité qui va compenser partiellement la perte de salaire ». Parce que la grève, elle coûte cher », résume-t-il.
Un fonds de solidarité de grève confédéral chez Force ouvrière
Comme à la CFDT, le « fonds de solidarité de grève confédéral » de Force ouvrière, ouvert en 1948 à la création du syndicat, est constitué grâce à « une quote-part » issue de la cotisation annuelle de chaque adhérent. Le trésorier du syndicat, Patrick Privat, précise qu’il ne s’agit pas d’un « prélèvement direct de la confédération », mais que la contribution est dans un premier temps prélevée par « le syndicat de base de l’entreprise », avant de remonter jusqu’à la confédération, après être passée par l’union départementale de la branche. Seuls bénéficiaires de ce fonds dont le détail n’a pas été dévoilé par FO, les adhérents. Le syndicat ne s’est pas montré plus prolixe au sujet des montants d’indemnisation, glissant néanmoins que cela ne compenserait pas « l’intégralité du salaire ». « Ça vaut le coup de perdre quelques jours pour ne pas prendre deux ans derrière », estime Patrick Privat.
La caisse de grève centrale n’existe pas à la CGT. « Il y a ce qu’on appelle des caisses de solidarité, qui viennent plutôt essayer d’aider des adhérents ou des salariés quand il y a un conflit important », entame le secrétaire général d’Info-Com CGT, Romain Altmann. Ce sont les dons divers qui les alimentent. L’une d’entre elles, créée au moment de la mobilisation contre la loi travail en 2016, avait par exemple atteint plus de trois millions d’euros. « On donne aux syndiqués, tous syndicats confondus et aux non-syndiqués », indique le syndicaliste. C’est le « nombre de grévistes dans l’entreprise » ainsi que les aides déjà perçues par le syndicat qui permettent à ce dernier d’établir la somme versée et de définir les critères de répartition « en assemblée générale ».