La prime de fin d’année de Macron pourrait faire pschitt
En demandant aux entreprises de verser à leurs salariés une prime exceptionnelle de fin d’année, Emmanuel Macron est peut-être allé un peu vite en besogne.

Emmanuel Macron a demandé lundi aux entreprises de verser une « prime de fin d’année à leurs employés » sans impôt, ni charge, une mesure sur la base du volontariat, dont le versement est déjà jugé difficile vu le contexte économique, par des représentants du patronat.
Dans son allocution, Emmanuel Macron n’a pas précisé de montant pour cette prime et comme pour l’ensemble des mesures qu’il a annoncées, il laissera au Premier ministre, Edouard Philippe, le soin de la détailler à l’Assemblée nationale, mercredi.
« Le principal pour nous c’est qu’elle ne soit pas obligatoire sinon ça aurait pu être extrêmement dangereux », a indiqué à l’AFP Alain Griset, président de l’organisation patronale U2P. « C’est une mesure qui va dans le bon sens, ça permet d’espérer en cas d’amélioration de l’économie, une amélioration du pouvoir d’achat », a-t-il ajouté.
Mais d’autres s’inquiètent déjà de l’impossibilité pour certaines entreprises de verser cette prime. « Malheureusement beaucoup d’entreprises ne seront pas en mesure de verser une prime, quand bien même elle serait nette de taxe ou nette d’impôts », a regretté François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), interrogé sur la chaîne France 2. « Une entreprise ne peut pas verser ce qu’elle n’a pas gagné, c’est comme un foyer c’est pareil », a-t-il ajouté, soulignant également les difficultés rencontrées après des semaines de blocage des « gilets jaunes ».
Les gilets jaunes dubitatifs
Les réactions étaient également dubitatives du côté des manifestants. « Il annonce des primes versées par les employeurs, mais comment ils vont faire, ils n’ont plus de sous », a regretté Luc, un pizzaïolo, « gilet jaune » à Marseille, qualifiant les annonces du président de « mascarade ».
L’idée avait été abordée dès la semaine dernière par Xavier Bertrand, le président de la région des Hauts de France, puis reprise par des sénateurs LR (droite) qui souhaitaient qu’elle puisse s’élever à un montant total de 1.000 euros.
Dans une note publiée lundi, la Fondation Jean Jaurès préconisait quant à elle une « prime de rattrapage » de 500 euros pour l’année prochaine afin de corriger les mesures adoptées par Emmanuel Macron depuis son arrivée à l’Elysée, qui ont, selon elle, « dégradé » le pouvoir d’achat des Français.
Certains syndicats, à l’image du patron de la CFDT, Laurent Berger, souhaitaient que cette prime soit « obligatoire », tout en regrettant le caractère de court terme de cette prime défiscalisée. Un versement de cette prime avant la fin de l’année semble compliqué tant le délai est court.