Paris, ville la plus chère du monde ? Pas vraiment…
Un classement publié ce mardi 19 mars par The Economist place Paris en tête des villes les plus coûteuses dans le monde à égalité avec Singapour et Hong Kong. Un titre à relativiser au vu des critères de ce palmarès.

Paris est la ville la plus chère du monde à égalité avec Singapour et Hong Kong. C’est ce qui ressort d’une enquête publiée mardi 19 mars par le journal britannique The Economist. Ce classement a été élaboré par The Economist Intelligence Unit, un cabinet de conseil appartenant au même groupe que l’hebdomadaire britannique publiant le palmarès selon franceinfo. Pour l’établir, le cabinet a créé un indice WCOL, pour Worldwide cost of living (coût de la vie mondial en français).
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Mais est-ce réellement un indicateur fiable ? En pratique, franceinfo rapporte qu’il prend en compte les prix de 160 produits et services de 133 villes dans 93 pays. Sont ainsi analysés : les prix de l’alimentation, de l’habillement, des services à la personne, des transports et des loisirs. Des choix judicieux, mais donc subjectifs selon Patrick Duchen, directeur d’études et de recherches au Crédoc. Il rappelle à franceinfo que « construire un indice consiste à faire des choix d’indicateurs, à les pondérer et que deux indices différents donneront souvent des résultats différents. »
Les coûts liés à la santé et l’éducation non comptabilisés
Ainsi, même si l’indice est complet, les aspects liés au coût de la santé et de l’éducation ne sont pas comptabilisés par l’indicateur, alors qu’ils « sont particulièrement bas en France », comme le rappelle l’économiste. Autre problème de ce classement, il s’adresse aux cadres supérieurs. En effet, l’indice a pour but de conseiller les entreprises qui expatrient, afin qu’elles puissent juger du coût de cette expatriation et du pouvoir d’achat des salariés sur place pour compenser leurs frais (par exemple par une prime ou des avantages).
Paris classée 34e dans un autre palmarès de 2018
Au vu de la cible de l’enquête, l’indice WCOL (coût de la vie mondial) a donc pris en compte des produits et services hauts de gamme que seraient amenés à consommer ces cadres supérieurs expatriés. L’indice ne reflète ainsi que le coût de la vie pour ce type de catégorie de population et n’est pas forcément représentatif des tarifs pratiqués dans des établissements plus modestes. Preuve de la subjectivité de ce classement, pour le cabinet Mercier, Paris ne se classait que 34e dans le palmarès 2018 du coût de la vie dans les villes à travers le monde.