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Démarchage téléphonique: les abus du secteur des assurances

Tout est bon pour faire signer de nouveaux clients, même si ce sont des pratiques hors-la-loi. Dans le domaine des assurances et des complémentaires santé, le démarchage abusif par téléphone est une pratique relativement courante. Les personnes âgées sont ciblées.

Illetrisme
Selon la Cour des comptes, seuls 64% des appels permettaient d’atteindre un agent des impôts en 2017. Crédit: iStock.

Allégations mensongères, pratiques commerciales douteuses… Le démarchage téléphonique dans le domaine des assurances souffre des mauvaises pratiques. Les réclamations sont très nombreuses et les dérives bien réelles.

Huit procès-verbaux

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené une enquête l’année dernière, face à la persistance des signalements, relate Les Echos. Un peu moins d’une centaine de professionnels dans une dizaine de régions ont été inspectés. L’administration a ainsi envoyé 17 injonctions et dressé huit procès-verbaux, sanctionnant des « manquements importants ».

Selon la DGCCRF, « les enquêteurs, s’appuyant sur les plaintes reçues, ont pu relever des pratiques commerciales trompeuses, certains démarcheurs recourant à des allégations mensongères pour recueillir l’accord verbal du consommateur, ou obtenir la signature électronique du contrat. Le dispositif d’opposition au démarchage téléphonique ainsi que la remise obligatoire avant engagement des informations précontractuelles sur un support durable sont peu respectés ».

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Une dérogation dans la loi

Certains démarcheurs se font passer pour des administrations comme la CAF ou l’Assurance maladie, ce qui leur permet de récupérer des informations pour faire contracter une nouvelle assurance à un client, à l’insu de son plein gré. Les personnes âgées sont particulièrement concernées par ces pratiques. De plus, les démarcheurs jouent sur une dérogation présente dans le code de la Consommation : pour contracter une assurance, il n’est pas obligatoire de renvoyer un document papier signé. L’accord peut se faire oralement.

Le Conseil consultatif du secteur financier (CCSF), sous l’égide de la Banque de France, s’est mis au travail avec les assureurs, les banques et les associations de consommateurs pour tenter d’enrayer le phénomène. L’une des pistes envisagées serait « la vente en un temps » pour que le consommateur ait le temps de donner son assentiment. Une nouvelle réunion est prévue en septembre.