Téléphonie: le régulateur des télécoms demande aux opérateurs de mettre les bouchées doubles pour résorber les zones blanches
Les quatre opérateurs de téléphonie mobile ont obtenu de l'Etat en 2018 un deal concernant les fréquences à condition de résorber les zones blanches, ces endroits où l'on capte mal. Un an et demi plus tard, l'Arcep tape du poing sur la table.

Un dossier qui pourrait progresser bien plus rapidement, estime l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep). Elle a adressé aux quatre opérateurs de téléphonie mobile une mise en demeure anticipée: l’Arcep considère que les déploiements promis n’avançaient pas assez vite, a-t-on appris mardi de sources concordantes, confirmant une information du quotidien Les Echos.
La couverture des zones blanches et des axes de transports, prévue dans le cadre de l’accord passé entre l’Etat et les opérateurs début 2018, risque de ne pas être à la hauteur des engagements pris par les opérateurs en échange du renouvellement à titre gracieux de plusieurs fréquences accordées il y a 20 ans, explique le quotidien économique. Interrogée par l’AFP, l’Arcep s’est refusé à tout commentaire, ne démentant cependant pas l’information.
« Nous ne comprenons pas cette mise en demeure », s’est en revanche étonné Arthur Dreyfuss, président de la Fédération française des télécoms, pour qui « le dispositif fonctionne et fonctionne même bien ». « Les quatre opérateurs déploient et sont chaque jour sur le terrain pour faire face aux défis que cela implique », a-t-il assuré. « L’Arcep est la bienvenue aux côtés des quatre opérateurs dans les territoires et se rendra ainsi encore mieux compte de la réussite collective en cours pour enfin régler le problème des zones blanches en France », a ajouté M. Dreyfuss.
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Des fréquences en échange du déploiement
Du côté des opérateurs, si l’on ne souhaite pas réagir, on souligne tout de même que « nous avons tous partie liée avec l’Etat et les collectivités, et cela avance bien, il y a même des missions de suivi dont fait notamment partie le régulateur ». « Tous les quatre, nous avons respecté tous les points de passage, il y a des sujets sur lesquels on peut se montrer moins pressés mais celui-ci, il n’y a absolument pas débat », assure-t-on chez un autre opérateur.
L’Arcep avait réattribué en octobre 2018 plusieurs bandes de fréquences utilisées pour la 3G et 4G, dont les autorisations devaient arriver à échéance entre 2021 et 2024 sans passer par une remise aux enchères des fréquences, comme c’est généralement le cas dans les processus d’attribution, en échange de nouveaux engagements de couverture de la part de Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR.
Ces derniers s’étaient alors engagés à accélérer le déploiement dans les zones blanches et à améliorer la couverture des axes de transport ainsi qu’à une meilleure couverture dans les bâtiments, en échange de cette réattribution.