Contrôle technique: les Français rechignent à faire vérifier leurs véhicules
Plusieurs centaines de milliers de voitures auraient dû passer par un centre de contrôle technique cette année.

Les voitures à examiner se font de plus en plus rares dans les centres de contrôle technique français. Et pour cause, les professionnels du secteur et le Comité national des professionnels automobiles (CNPA) estiment que d’ici la fin de l’année, près de 700 000 véhicules vont manquer à l’appel, rapporte BFMTV, c’est-à-dire des voitures qui ont été contrôlées il y a deux ans, en 2017, et qui auraient dû se soumettre à une nouvelle visite cette année, comme l’oblige la loi.
Report de la réforme du contrôle technique
Dans les centres de contrôle technique, on constate la baisse d’activité : « Au mois d’août, notre activité a baissé de 15%, et en septembre, octobre, novembre, le nombre de visites étaient toujours en baisse de 7 à 8% », annonce Laurent Palmier, le PDG du réseau Sécuritest.
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Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce phénomène. Le site Journal de l’auto écrit que 250 000 Français ont profité de la prime à la conversion en 2018, donc de nombreux véhicules ne passeront pas au contrôle technique. Par ailleurs, les professionnels du contrôle technique mettent en cause aussi la réforme du contrôle technique, décidée par le gouvernement et ajournée de six mois en raison de la crise des « Gilets jaunes ». Selon Karine Bonnet, présidente du réseau Dekra, « ce report a provoqué une forme de flou et certains automobilistes ont cru qu’ils pouvaient bénéficier d’une forme de tolérance… D’autant que les contrôles routiers des forces de l’ordre se sont raréfiés ».
Défaillances critiques
Karine Bonnet indique avoir contacté le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe, car de nombreux véhicules roulent donc dans l’illégalité et peuvent représenter un risque. Aussi, les professionnels demandent un accès au fichier national des automobilistes qui doivent passer un contrôle technique pour informer ceux-ci de la nécessité de faire contrôler les véhicules.
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Selon Laurent Palmier, « les défaillances critiques représentent 1,5% des contre-visites, ce qui veut dire que 10 000 véhicules circulent alors qu’ils devraient avoir été immobilisés le soir même. On laisse rouler des gens dans ces voitures, ce n’est pas acceptable ». Rouler avec un contrôle technique périmé expose le conducteur à une amende de 135 euros.