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Crédit à la consommation: détenu par un Français sur cinq, il revient à son plus haut niveau

Délaissé depuis 2010, ce type de crédit fait son retour en grâce, porté par une forte progression des demandes chez les jeunes et les seniors.

Crédit: Nickel.

Une étude inédite de l’Observatoire Société et Consommation (ObSoCo) menée pour Cofidis et relayée par Le Parisien révèle un regain d’engouement exceptionnel pour le crédit à la consommation. Ainsi, un Français sur cinq en détient au moins un. Le directeur marketing de Cofidis, Mathieu Escarpit, apporte des précisions : « Entre 2010 et 2018, le marché atteint 19 % et revient désormais à son plus haut niveau, cela signifie que 10 millions de personnes de 18 ans et plus en détiennent un ».

Délaissé depuis une dizaine d’années en raison des lois Lagarde (2010) et Hamon (2014) qui l’avait strictement réglementé, encadrant notamment ses conditions d’obtention et de médiatisation, le crédit à la consommation renoue donc désormais avec ses plus hauts.

Un phénomène générationnel

Mathieu Escarpit apporte plusieurs explications à cette tendance haussière. « Les profils ont évolué. On assiste à un phénomène générationnel nouveau d’un bout à l’autre de la pyramide des âges », explique-t-il. Les chiffres font foi : les Français âgés de 25 à 34 ans sont 24% à s’engager dans ce type de crédit. Les seniors (65-74 ans), eux aussi. Ils sont 20,4% à en détenir un, soit une augmentation de 2,2 points sur huit ans.

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Et pour cause, croit savoir le directeur marketing de Cofidis, qui analyse cette situation. Selon lui, les « plus jeunes (…) profitent de ce mode de financement pour s’équiper au moment de démarrer leur vie active », tandis que les seniors « restent actifs plus tard et cherchent à s’équiper d’une nouvelle voiture ou à rénover leur résidence au moment de leur départ à la retraite ».

Catégories populaire et rurale davantage représentées

Autre enseignement de cette enquête, la catégorie populaire (un quart des crédits à la consommation) souscrit moins qu’auparavant (- 3 points depuis 2010) même si elle reste la plus représentée, loin devant les cadres et les professions libérales (18,2%).

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Reste inchangé le fait que ce sont les ruraux qui souscrivent à ce genre de financement, avec « une augmentation dans le nord de la France, toujours en tête dans la détention de crédit en raison de la présence élevée des familles nombreuses », décrit-t-on chez Cofidis. A noter cependant, un phénomène plus nouveau, « le développement du crédit dans l’Ouest (…) lié au fort dynamisme économique sur place » et notamment à Bordeaux.

Les usages restent les mêmes

« Les Français s’en servent pour financer en priorité l’achat d’un véhicule (9,4 %) puis des travaux d’amélioration (4,3 %) et enfin l’équipement de leur maison (2,1 %). Des choix très rationnels », ajoute Mathieu Escarpit.

Du côté de l’ObSoCo, l’abaissement supposé du niveau de vie n’a rien à voir là-dedans. « Bien que cette tendance puisse traduire une difficulté à épargner, elle reflète aussi une meilleure confiance en l’avenir (…) Bénéficiant d’une bonne capacité de remboursement, les Français préfèrent souscrire un crédit plutôt que de puiser dans leur épargne personnelle », nuance l’Observatoire.