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Le prêt de salarié, un dispositif pour éviter les licenciements

En pleine crise historique, le prêt de main-d’œuvre pourrait être une solution pour éviter les suppressions de postes, rapporte Le Parisien.

Crédit : iStock.

La crise du coronavirus a remis le prêt de salariés au goût du jour pour limiter la casse de l’emploi. Depuis quelques semaines, selon le quotidien Le Parisien, des sociétés font appel au prêt de main-d’œuvre pour répondre à une suractivité d’autres secteurs, et en même temps faire face à la baisse d’activité de certaines entreprises.

Le salarié peut ainsi compléter un temps partiel imposé par les circonstances, voire travailler à temps plein, pour une durée limitée, dans une entreprise qui rencontre un besoin urgent de personnel. Ensuite, il retrouve son premier travail. Ce dispositif peut sauver des entreprises durement touchées par la crise du coronavirus et éviter le licenciement du salarié. Les sociétés qui ont une trésorerie défaillante disposent d’une marge de manœuvre en allégeant leur masse salariale pendant plusieurs mois. Celles qui sont actives et qui bénéficient de l’emploi du salarié peuvent ainsi compter sur du personnel qualifié pour répondre à la demande.

Une alternative aux licenciements

Ce système « n’est pas créateur d’emplois, mais il permet de limiter la casse en période de crise historique », note, auprès du quotidien, Yves Laqueille, représentant des industriels de la métallurgie en Île-de-France (GIM). « Il faut développer toutes les alternatives aux licenciements secs », précise-t-il. Le GIM est en train de créer un nouveau site Internet pour permettre de gérer au jour le jour l’offre et la demande pour le prêt de salariés. Les industries agroalimentaires bretonnes, qui représentent 70 000 salariés, ont aussi leur propre dispositif. Il a été créé par le collectif Agil-Pro avec l’aide de Pôle Emploi. Le secteur de l’agriculture est demandeur, avec ses pics d’activité temporaire.

Les démarches sont simplifiées pour le patron et le salarié

Le ministère du Travail vient de publier des modèles simplifiés de conventions et d’avenants au contrat de travail pour faciliter cette démarche. Toutefois, les procédures de prêt de salariés s’inscrivent dans un cadre très strict. Il ne se fait qu’à titre gratuit, et ne peut, en aucun cas, se révéler à but lucratif. La société bénéficiaire doit payer les salaires, les charges sociales et les frais professionnels. De plus, le salarié doit donner son accord préalable et une convention de mise à disposition doit être établie.

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Concernant la durée, la période de prêt de main-d’œuvre ne peut pas être indéfinie, même si les ordonnances Macron ont permis d’élargir son champ d’application. Par ailleurs, le salarié prêté reste employé de son entreprise d’origine. Son contrat n’est pas interrompu, il continue à bénéficier de tous les avantages conventionnels de son premier travail. Une fois la mission effectuée, il retrouve son poste d’origine, sa rémunération et son évolution de carrière.