Assurance auto-moto : l’UFC-Que Choisir demande la rétrocession du « trop-perçu » aux assurés
L’association exige la restitution des 2,2 milliards d’euros économisés par les assureurs auto/moto pendant le confinement du printemps et dénonce les tarifs en augmentation de 2% en moyenne l’an prochain.

L’UFC-Que Choisir pousse un vrai coup de gueule. Les assureurs auto/moto ont engrangé un excédent de 2,2 milliards d’euros en raison de l’arrêt des activités dû au confinement du printemps dernier, sans que les assurés en bénéficient. Alors que les accidents de la route ont chuté de 14% sur l’ensemble de l’année avant le deuxième confinement, les assureurs auraient utilisé « l’alibi d’un invraisemblable rebond des accidents avec le déconfinement », selon l’association, « pour refuser toute rétrocession ». Cette dernière dénonce « la sempiternelle hausse des tarifs, annoncée jusqu’à 2% en moyenne en 2021 », augmentation « aussi incompréhensible qu’inacceptable ». Au printemps dernier déjà, l’association avait appelé le gouvernement à imposer un remboursement par le biais de baisses de primes de 50 euros par auto et de 29 euros par moto. Une demande qui suit l’engagement de baisses de primes en cas de chute du nombre d’accidents, engagement pris « officiellement et publiquement par la présidente de la Fédération française de l’assurance (FFA) », écrit l’association.
Et ce alors que l’assuré doit bénéficier d’une réduction du montant de la prime de son contrat d’assurance automobile ou moto si le risque diminue. Il peut même résilier son contrat s’il n’obtient pas gain de cause d’après l’UFC-Que Choisir, qui précise que 600 000 consommateurs ont téléchargé le courrier-type mis à disposition sur son site Internet pour obtenir cette baisse en raison du confinement. AInsi, certains assureurs accorderaient des « ristournes individuelles », mais « refusent de rétrocéder publiquement cette manne, comme Allianz ou Crédit Mutuel assurances ».
Les « ristournes » ne sont pas réservées « aux clients fidèles »
L’UFC-Que Choisir dénonce encore un des arguments employés par les professionnels qui ne s’exonèrent pas des trop-perçus, à savoir que « ‘l’équilibre’ du secteur était menacé par la baisse des marchés financiers ». Non seulement l’association fait valoir que les marchés ont connu un fort rebond au cours de l’année, mais qu’en plus « les opérations boursières pèsent plus de deux fois moins que les lourdes dépenses engagées pour acquérir de nouveaux clients (notamment promotions, publicité, etc.) ». Si les assureurs seraient en capacité de supporter le coût financier des remboursements, les ristournes accordées ne bénéficient pas aux clients « fidèles », selon elle, mais « sont réservées aux prospects ».
D’après le décompte de l’association de consommateurs, sept compagnies proposent des remises à leurs nouveaux clients alors qu’ils n’ont rien remboursé à leurs clients fidèles. « A cet égard, Axa et la MAAF, se détachent tristement avec des remises allant de quatre mois de cotisation à 200 euros », détaille l’UFC-Que Choisir, qui parle d’un « malus de fidélité ». En conséquence, elle demande une « stricte modération tarifaire des cotisations 2021 » aux assureurs, mais aussi au gouvernement d’imposer cette modération et de « mettre au pas le système pervers de ’malus de fidélité’ ».