Le surendettement est moins fréquent en Ile-de-France qu’en France
En 2019, le taux de surendettement des ménages franciliens était moins élevé que celui de l’ensemble des ménages français, selon une étude de l’Insee en partenariat avec la Banque de France.

Les Franciliens sont moins endettés que la moyenne des Français. L’Insee, en partenariat avec la Banque de France, a établi un état des lieux de la vulnérabilité économique des ménages habitant en Ile-de-France, avant la crise sanitaire, en 2019. Près de 20 300 dossiers ont été soumis par des personnes ou des ménages surendettés auprès des instances départementales. Cela représente 206 dossiers franciliens pour 100 000 habitants âgés de 15 ans ou plus contre 268 dossiers pour 100 000 habitants en France. Ce sont les ménages de Seine-et-Marne qui sont le plus concernés, soit 243 dossiers, contre 147 à Paris, « malgré un taux de pauvreté plus élevé » dans la capitale que dans le département du 77. Pour l’Insee, « la géographie du surendettement fait davantage ressortir les territoires situés aux franges de la région ; elle n’épouse pas toujours celle de la pauvreté ». Les ménages surendettés ne seraient donc pas toujours les plus précaires socialement. « En 2019, 52% des Franciliens surendettés vivent au-dessous du seuil de pauvreté », écrit l’Insee, soit des personnes avec 1055 euros par mois. « C’est moins qu’en France (57%) ».
L’Insee note également que le surendettement est en recul en France comme en Ile-de-France de 2014 à 2019. En cinq ans, le nombre annuel de primodépôts a diminué de 35%. Il s’agit des nouvelles situations de surendettement. La baisse est de 46% dans les Hauts-de-Seine et de 30% dans les Yvelines et elle concerne les huit départements de la région. Elle est due en partie à la loi Lagarde du 1er juillet 2010 qui encadre les crédits à la consommation. Toutefois, la procédure de surendettement ouverte aux propriétaires de biens immobiliers en 2011 a contrebalancé l’effet de cette loi.
Travailler ne suffit pas à échapper au surendettement
Concernant les profils des personnes surendettées en Ile-de-France, celles qui sont au chômage représentent un quart des débiteurs ou codébiteurs. La proportion est la même concernant l’ensemble de la France. Cependant, 45% sont des actifs en emploi dans la région francilienne et 36% en France. « Travailler ne suffit pas toujours à éviter une situation de surendettement, particulièrement en Ile-de-France où le coût de la vie est élevé », écrit l’Insee. Dans la région, 22 700 personnes sont concernées par 19 000 dossiers recevables en 2019. Parmi elles, 58% sont des femmes et plus de la moitié ont entre 35 et 54 ans. Le risque n’est pas le même selon la catégorie socioprofessionnelle : près de la moitié des Franciliens de 18 ans ou plus concernés par le surendettement sont employés (47%) alors qu’ils ne représentent que 17% de la population francilienne. Ils sont 633 pour 100 000 employés dans la région contre 581 pour la France métropolitaine. Seulement 6% des surendettés franciliens ont le statut de cadre ou occupent un emploi de profession intermédiaire.
Autre constat dressé dans cette étude : les familles monoparentales sont particulièrement vulnérables. Ainsi, un ménage francilien surendetté sur quatre est une famille avec un seul parent. Ces ménages ne représentent pourtant que 11% de la population. Les femmes élevant seules leurs enfants sont les plus touchées. Les personnes vivant seules sont aussi les plus exposées. Par ailleurs, il y a plus de dettes de logement en Ile-de-France et moins de dettes immobilières. Les remboursements d’emprunts représentent ainsi 32% de l’endettement total dans la région et les dettes financières hors immobilier représentent 39%, principalement des dettes à la consommation.