Covid-19 : les jeunes se sentent plus pauvres depuis un an
La crise sanitaire a eu un impact sur la confiance en l’avenir, notamment chez les jeunes.

L’année 2020 a laissé des traces. Plus de six mois de crise sanitaire ont eu des conséquences sur le mental des Français, notamment sur celui des jeunes. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié un baromètre d’opinion jeudi 1er juillet : cette entité rattachée au ministère des Solidarités et de la Santé a interrogé des personnes entre octobre et décembre 2020, « à un moment où la perspective d’une maîtrise de l’épidémie (de Covid-19) n’est pas encore en vue », précise le rapport. Il en ressort que les personnes interrogées sont plus nombreuses à juger que leur situation actuelle est mauvaise, soit un quart d’entre elles, alors qu’elles étaient 19% fin 2019. « Il faut remonter à la crise financière de 2008 pour retrouver une dégradation aussi franche, même si un pic avait également été enregistré au début du mouvement des Gilets jaunes », écrivent les analystes de la Drees.
Ce sont les jeunes adultes qui souffrent le plus. Les 18-29 ans sont plus nombreux à estimer que leur situation est mauvaise, soit 13 points de plus en un an (28% d’entre eux). Ce sont les étudiants qui sont les plus touchés (17 points de plus). Plus inquiétant, le sentiment de déclassement touche 36% des jeunes, soit 14 points de plus qu’en 2019, et ils sont plus nombreux à estimer que leur situation est pire que celle de leurs parents au même âge, dépassant ceux qui pensent le contraire (28%). A peine plus de la moitié se déclarent optimistes (51%) en 2020, alors qu’ils étaient 68% en 2019. Ce pessimisme plus accentué concerne toutes les tranches d’âges, les plus de 60 ans étant les plus négatifs concernant leur avenir personnel.
Une personne sur cinq se dit pauvre
Les personnes interrogées sont désormais plus préoccupées par la pauvreté et le chômage, soit quatre personnes sur dix qui se déclarent même très inquiètes en 2020, tout comme en 2019. Des préoccupations qui touchent particulièrement les familles monoparentales. L’avenir inquiète particulièrement, surtout les conséquences sociales de la crise sanitaire. Une personne sur quatre dit être très pessimiste concernant l’avenir de ses enfants et des générations futures. Elles étaient une sur cinq en 2019.
Si les personnes interrogées sont plus nombreuses à se considérer comme étant dans une mauvaise situation, elles ne se considèrent pas forcément comme pauvres : cela concerne une personne sur cinq en 2020, comme en 2019. Encore une fois, les jeunes adultes font la différence puisqu’ils sont plus d’un quart (26%) à se déclarer pauvres en 2020, contre 20% en 2019. Toutes les catégories d’âges reconnaissent d’ailleurs cette vulnérabilité accrue, puisque plus de la moitié des sondés (53%) pense que les 18-29 ans risquent plus que la moyenne des Français de basculer dans la pauvreté. C’est plus qu’en 2019 (43%). Enfin, les personnes interrogées sont plus favorables à un revenu de solidarité active (RSA) dès 18 ans, soit 54% des sondés en 2020, contre 47% en 2018.