[Sondage exclusif] Les Français aiment leur complémentaire santé mais la trouvent un peu chère
Le premier baromètre de l’image de l’assurance santé, réalisé par l’Ifop pour SPVIE, montre l’attachement des Français pour leur mutuelle complémentaire. Mais cette satisfaction est toutefois minorée par un rapport coût/qualité jugé décevant en raison de l’opacité des remboursements.

Les français aiment leur complémentaire santé, mais cet amour n’est pas inconditionnel, selon le premier baromètre de l’image de l’assurance santé, réalisé les 14 et 15 septembre dernier par L’IFOP pour le compte du courtier SPVIE Assurances, auprès d’un panel de 1 014 personnes représentatif de la population française, dont nous publions les résultats en exclusivité. Ils sont 65 % à croire que leur santé est mieux protégée lorsqu’ils ont souscrit personnellement ou via leur employeur une assurance santé.
Le chiffre grimpe même à 89 % d’entre eux qui s’estiment satisfaits, et même très satisfaits pour 34 % d’entre eux. Ce qui, selon le dirigeant fondateur de SPVIE, Jeremy Sebag, montre « l’efficacité et l’attachement des Français pour leur couverture santé souscrite via les opérateurs du marché, où le rôle de l’assureur reste important dans la souscription des contrats, alors que les pouvoirs publics souhaitent mettre en place la grande Sécurité sociale au détriment des Ocam (organismes complémentaires d’assurance-maladie) ».
Pour autant, ce chiffre cache d’importantes disparités, révélatrices d’inégalités en matière d’accès à la santé. En effet, les hommes ( 69 %) s’estiment mieux protégés avec une mutuelle que les femmes (41 %). L’écart se creuse également s’ils sont cadres ou aisés, résidant dans l’agglomération parisienne plutôt qu’en zone rurale ou appartenant aux catégories populaires.
Les assureurs privés peuvent également s’estimer confortés par l’appréciation des français quant à la facilité et à la rapidité des remboursements : 81 % des personnes interrogées s’estiment satisfaites, 30 % d’entre elles étant même très satisfaites. Idem pour la réactivité et la disponibilité de leurs interlocuteurs chez leur mutuelle, plébiscitée par 81 % d’entre eux. Quant au niveau de la couverture dont ils disposent, elle est jugée satisfaisante par 79 % d’entre eux.
Une information jugée pas à la hauteur
Cependant, deux points plombent l’image de l’assurance complémentaire santé. Sans surprise, il s’agit, d’une part, du niveau d’information délivré quant aux garanties, avec seulement 76 % de satisfaits, et, d’autre part, du rapport coût/étendue de la couverture de ces contrats (68 %). En cause : l’impossibilité de se repérer vite et bien dans le maquis des tarifs de remboursement de la Sécurité Sociale. « Des montants en euros seraient bien plus lisibles pour le consommateur, pointe Jérémie Sebag. Sauf qu’il est très difficile de faire l’impasse sur les pourcentages en dehors des garanties forfaitaires. » D’où des frustrations, voire des déceptions, au vu des sommes remboursées en optique ou en soins dentaires. « Le législateur a beau demander aux Ocam d’apporter un maximum de lisibilité sur les garanties, nous sommes contraints par nos systèmes d’information de nous adapter aux codifications de la sécurité sociale », regrette-t-il.
D’où l’importance du conseil délivré par ces assureurs et mutuelles, lors de la souscription des contrats (notamment via des comparateurs clairs et précis sur leurs sites Internet) pour débroussailler le maquis des différents barèmes de remboursement. Sur ce point, les consommateurs semblent prêts à un contrat full digital : 60 % d’entre eux, en particulier les plus jeunes, les plus sensibles au prix de cette assurance, sont favorables à des contrats numériques.