Inflation : la BCE garde le cap face à la flambée des prix
Malgré la forte hausse du taux d’inflation, l’institution maintient sa position l’issue de la réunion du Conseil des gouverneurs, jeudi 28 octobre.

La Banque centrale européenne (BCE) garde son calme face à l’inflation. Contrairement à d’autres grands argentiers, qui annoncent la normalisation progressive de la politique monétaire, l’institution devrait conserver son cap expansif à l’issue de la réunion du Conseil des gouverneurs, jeudi 28 octobre. Sa présidente, Christine Lagarde, a d’ailleurs appelé à ne pas « surréagir » à la poussée des prix en zone euro, au moment où la reprise post-Covid reste fragile et bridée par la crise mondiale des chaînes logistiques.
Le taux d’inflation, tiré par la flambée des coûts de l’énergie, a bondi en septembre à 3,4% sur un an, du jamais vu depuis 13 ans et bien au-dessus de l’objectif symétrique de 2% visé par la BCE sur le moyen terme. Il devrait atteindre plus de 4% d’ici la fin de l’année, selon les experts. Toutefois, l’institution semble moins pressée d’agir que ses homologues des pays développés. « Par contraste, la BCE semble plutôt zen », confirme Bruno Cavalier, économiste chez Oddo. De fait, elle s’est gardée jusqu’ici de dévoiler son calendrier concernant la sortie des énormes programmes de soutien accordés depuis le début de la pandémie.
Miser sur le caractère transitoire de l’inflation
Avant de planifier une hausse des taux, l’institution voudra voir sa prévision d’inflation se situer pour 2022 et 2023 dans les clous de son objectif de 2%, ce qui n’est pas le scénario du moment. Ses responsables ne cessent d’insister sur le caractère transitoire de l’inflation, tout en reconnaissant qu’elle pourrait se prolonger si elle s’accompagnait d’une hausse des salaires. Un risque de spirale à laquelle la banque reste attentive.
Accompagner la sortie de la crise sanitaire implique aussi pour la BCE de débattre de la fin de son programme d’achats massifs de dettes (PEPP) mis en place lors de la pandémie. Pour assurer une transition en douceur, l’institution a plusieurs options, allant de la mise en place d’un nouveau programme de rachats de dette au réaménagement de son dispositif d’assouplissement quantitatif (QE), grâce auquel elle rachète depuis 2015 des titres sur les marchés.