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Dans quelles villes s’installer pour concilier emploi et logement ?

Selon une étude, certaines villes offrent la possibilité de s’y installer en conciliant l’emploi et logement. Explications.

immobilier
Dans le centre historique de Mulhouse, les prix des biens immobiliers atteint les 2 000 euros le mètre carré. ©iStockPhoto

Et si vous retrouviez un peu de quiétude en déménageant ? Ce choix, certains l’ont fait, profitant de la période de crise sanitaire qui a encouragé l’exode des grandes métropoles où l’air des petits appartements était parfois devenu irrespirable. Pour d’autres, le cap est plus compliqué à franchir car ils souhaitent concilier la possession d’un bien immobilier et l’exercice d’une activité professionnelle.

Dans cette logique, le baromètre « Emploi et logement : le classement des villes où s’installer », réalisé par Meteo Job et Meilleurtaux, classe les villes françaises les plus favorables à la conciliation emploi et logement, en croisant deux critères : les opportunités d’emploi (le nombre de CDI proposés pour 100 actifs) et le pouvoir d’achat immobilier. Ce dernier est calculé grâce au salaire médian, aux taux d’intérêt et aux prix de l’immobilier.

Les villes du nord ont la cote

Et les villes moyennes de la moitié nord de la France n’ont rien à envier aux autres villes françaises. On retrouve ainsi en tête du classement Mulhouse. La rejoignent sur le podium, les villes d’Orléans (Loiret) et de Dijon (Côte d’Or). « En France, nous avons structurellement une dynamique d’emploi meilleure dans la moitié nord que dans le Sud et l’accessibilité au logement est meilleure dans les villes intermédiaires que dans les métropoles », résume Marko Vujasinovic, patron de Meteo Job. 

Pour Maël Bernier, de Meilleur Taux, « Mulhouse n’est premier ni sur le critère emploi, ni sur le critère logement mais c’est le meilleur compromis ». Dans la ville, à la mi-octobre 2021 étaient recensés en moyenne 6,29 CDI pour 100 actifs et un pouvoir d’achat immobilier de 83 mètres carrés. Malgré le fait qu’elle soit excentrée, la ville « bénéficie de la proximité avec l’Allemagne, d’un tissu économique assez dynamique avec des offres d’emploi qui ne rencontrent pas forcément la demande », ajoute-t-elle.

Grâce à leur proximité avec la capitale, Orléans et Dijon profitent de l’effet Covid. Ainsi, à la faveur du transport ferroviaire, les Franciliens peuvent conserver leur emploi à Paris tout en travaillant à distance plusieurs jours par semaine. Orléans s’octroie également le meilleur score sur le critère des opportunités d’emploi avec 7,22 offres pour 100 actifs.

Les grandes métropoles font grise mine

À Paris, Lyon (Rhône), Marseille (Bouches-du-Rhône), Toulouse (Haute-Garonne), Lille (Nord) ou même Strasbourg (Bas-Rhin), le marché de l’emploi sourit également. En revanche, le critère du pouvoir d’achat immobilier est fragilisé par des prix trop élevés. « Il faut bien regarder ce que vous êtes en capacité d’acheter comme logement avant de vous y installer », conseille Maël Bernier.

Par exemple, avec 4,34 offres d’emploi pour 100 actifs en 2021 dans la capitale, le prix très élevé de l’immobilier ne permet que l’acquisition d’un logement de 17 mètres carrés. Et ce malgré des salaires moyens plus élevés à Paris que dans le reste de la France. Même chose pour Lyon et d’autres métropoles qui doivent tutoyer les limbes du classement « Emploi et Logement ».

Au sud de la France, malgré le soleil et la mer, les villes côtières de la Méditerranée font grise mine. Et c’est notamment dû à leur manque de dynamisme sur le marché de l’emploi qui s’ajoute à la complexe accessibilité au logement. « À l’image de Nice où le bassin d’emplois n’est pas exceptionnel comparé aux autres villes (2,47 CDI pour 100 actifs) et un prix du mètre carré à près de 5.000 euros », détaille Maël Bernier. Les nouveaux arrivants dans la ville ne pourront ainsi qu’espérer acquérir un logement d’une superficie moyenne de 36 mètres carrés.

Et si finalement le Covid avait rebattu les cartes ? « On estime qu’un tiers des emplois sont entièrement télétravaillables et un autre tiers partiellement, pointe Marko Vujasinovic. En ce sens, il faudrait nécessairement résider dans un habitat confortable. Cependant, le regain d’attractivité des villes moyennes pourrait provoquer, dans celles-ci, une surchauffe des prix de l’immobilier. « Pour les nouveaux arrivants avec de bons salaires ou qui ont revendu leur précédent logement dans une ville plus chère, ça ne pose pas de problème, précise Maël Bernier. Mais ceux qui n’étaient pas propriétaires et les habitants locaux qui souhaitent acheter prennent la hausse de la pierre de plein fouet. »