Guerre en Ukraine : Macron prévoit un plan de résilience économique
Emmanuel Macron est à la manoeuvre depuis plusieurs jours, avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Face au conflit ukrainien, l’ensemble des capitales européennes devront soutenir les secteurs affectés par les sanctions décidées à l’égard de la Russie. Elles surveilleront également l’envolée des prix de l’énergie et des matières premières. Pour répondre à ces problématiques, Emmanuel Macron a envisagé un plan de résilience économique en Europe.
À Bruxelles, on envisage de nouvelles aides d’État, potentiellement anticoncurrentielles avec un cadre réglementaire. L’objectif est de les mutualiser, comme ce fut le cas avec le plan de relance européen qui avait été décidé en juillet 2020 pour faire face à la crise de la Covid. De nouveaux emprunts communs devraient être négociés.
Une réponse solidaire est attendue. Les pays de l’est de l’Europe devraient être les principaux bénéficiaires ainsi que l’Italie, dépendante du gaz russe et dont les banques sont aussi exposées. L’Allemagne a, de son côté, annoncé un fonds d’investissement de 100 milliards d’euros pour renforcer ses moyens militaires.
Une perspective de nouvelles dettes communes envisagée
Au-delà de l’appui de la Banque centrale européenne (BCE), l’emploi de l’arme budgétaire est une option envisageable à Bruxelles. « Il serait pertinent d’agir sur trois niveaux, affirme l’eurodéputé Pascal Canfin. D’abord en actant la prolongation d’au moins un an de l’état d’urgence budgétaire. Ensuite, en prévoyant des soutiens européens en lien direct avec le conflit, comme pour les dépenses d’accueil des réfugiés. Enfin en recréant un véhicule commun pour financer les investissements supplémentaires nécessaires. »
La perspective de nouvelles dettes communes est également envisagée. « Nous ne sommes qu’au début du débat, mais un consensus politique devrait émerger sur la nécessité de dégager des moyens communs supplémentaires. Trois domaines sont concernés : l’énergie, la défense et l’alimentaire », précise le secrétaire d’État français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, auprès des Échos.
Emmanuel Macron est à la manoeuvre depuis plusieurs jours, avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. Bruxelles doit faire de premières propositions techniques avant le sommet informel de Versailles, jeudi et vendredi.
Pour rappel, le plan de relance de 750 milliards d’euros, qui comprend un volet de subventions de 390 milliards, a vocation à être dépensé sur 2021-2023. Il doit commencer à être remboursé à compter de 2026 grâce à de nouvelles ressources propres (taxe carbone aux frontières, etc.).