Électricité : la France a évité les coupures mais les prix ont explosé
Sur le marché de l’électricité, le record a failli être battu avec un pic à 2.987,78 € le MWh. Le prix historique date de 2009, à 3.000 euros le MWh.
La vague de froid tardive n’aura pas mis en péril l’électricité en France. « On a assez de production pour répondre à la consommation », a rassuré le Réseau de transport d’électricité (RTE), lundi 4 avril, en milieu de matinée. Il n’a donc pas été nécessaire de débrancher des industriels volontaires, de réduire la puissance sur le réseau ou même d’engager des coupures de courant ciblées.
Comme l’indique Les Echos, un tel scénario a pu être évité grâce à une consommation moindre par rapport à celle envisagée. Dimanche soir, RTE prévoyait un pic de consommation de 73 GW vers 9 heures. Finalement, il a été atteint à 8h45 autour de 71,6 GW. Une des raisons de cette bonne gestion du réseau : les gestes citoyens réclamés par le gestionnaire, samedi dernier. « Tous ces éco-gestes ont permis une baisse de 800 MW, soit l’équivalent de deux fois la consommation de la ville de Montpellier et quasiment la puissance d’un réacteur nucléaire », précise RTE.
La France a également pu compter sur la production d’électricité de réserve. En effet, actuellement, le parc nucléaire d’EDF n’ayant jamais aussi peu produit (seuls 29 réacteurs sont disponibles sur 56), les barrages ont dû être mis à contribution. Lundi, le pic de production a atteint 5,5 GW. Également, les capacités de production d’électricité au fioul sont montées jusqu’à 1,245 GW.
Un pic à 2.987,78 € le MWh, proche du record de 2009
Si un scénario catastrophe n’a pas eu lieu, le contexte a fait exploser les prix de l’électricité pour les fournisseurs. La France, qui bénéficie généralement de prix attractifs sur le marché, a vu la courbe s’inverser, et la facture pourrait considérablement augmenter.
En France, le prix historique jamais atteint date de 2009, à 3.000 euros le MWh sur le marché à court terme de l’électricité. En ce début de semaine, le record était proche d’être battu avec un pic à 2.987,78 € le MWh atteint à 8 heures. Cependant, le record de 2009 était lié à un « dysfonctionnement de la bourse de l’énergie », précise Julien Teddé chez le courtier Opéra Energie.
Dans le reste de l’Europe, les prix varient entre 120 et 450 euros. « Compte tenu du manque de marges et de la saturation des interconnexions sur le réseau électrique français, les prix ont très largement divergé avec le reste de l’Europe », affirme Nicolas Goldberg, du cabinet Colombus Consulting.
Les consommateurs, eux, ne devraient pas ressentir une si grande différence à court terme. En effet, le gel tarifaire mis en œuvre par le gouvernement limite à 4 % la hausse des prix de l’électricité, cette année. Selon la Commission de régulation de l’énergie, un rattrapage lié au gel des tarifs impose une hausse des prix de 7 % début 2023. De plus, une flambée des prix pour l’hiver prochain est à prévoir avec des tensions sur l’approvisionnement en gaz.