Assurance-maladie : des dépenses plus importantes que prévu
L’incertitude liée à l’épidémie de Covid ne permet pas à l’Assurance-maladie de trouver un équilibre financier.

Le budget santé risque une nouvelle fois d’être dépassé pour 2022. Le comité d’alerte sur le respect de l’Objectif national de dépenses d’assurance-maladie (Ondam) « estime d’ores et déjà » que la provision de 4,9 milliards d’euros « risque d’être significativement dépassée ». Elle avait été votée fin 2021 pour faire face à l’épidémie de Covid.
Pour rappel, au premier trimestre, les tests de dépistage ont coûté 2,1 milliards, soit 500 millions de plus que le montant prévu pour toute l’année, rapporte Les Echos. Sans compter sur les 600 millions d’indemnités journalières liées au Covid imprévus. De plus, l’Assurance maladie a déboursé 1,2 milliard « pour honorer des commandes de vaccins et de médicaments anti-Covid passées fin 2021 ». Ces derniers n’avaient pas été anticipés. Avec la cinquième vague et la propagation du variant Omicron, des dépenses supplémentaires doivent être envisagées à l’hôpital et dans les Ehpad, signale le comité.
Un équilibre financier à trouver pour l’Assurance-maladie
Si la situation semble s’être stabilisée, un rebond épidémique à l’automne est une éventualité. Par conséquent, les dispositifs de lutte contre l’épidémie pourraient être prolongés. En 2020, la facture s’est élevée à 18,3 milliards puis à 18 milliards en 2021.
Difficile de trouver l’équilibre financier pour l’Assurance-maladie. Le comité d’alerte « appelle à un suivi attentif » des postes de dépenses qui dérapent sans lien direct avec la crise sanitaire. « La dynamique de ces dépenses n’a pas été infléchie en 2021 par rapport à la situation d’avant-crise. »
En 2021, hors Covid, les dépenses de médicaments et de dispositifs médicaux ont augmenté de 8,8 %, soit une enveloppe de 42,2 milliards. La « clause de sauvegarde » a été activée. Elle permet d’écrêter les sommes remboursées aux laboratoires pharmaceutiques au-delà d’un certain niveau de dépenses. Avec les remises négociées, la hausse a été ramenée à 5,7 %.
Des incertitudes liées à l’épidémie
Autre facteur à prendre en compte : le « 100 % Santé ». L’année dernière, le gouvernement a instauré une offre d’audioprothèses et de prothèses dentaires sans reste à charge. Le tout a coûté 300 millions d’euros. De plus, les indemnités journalières hors Covid ont progressé de 5,7 % en 2021, après 6,1 % en 2020.
De plus, le « Ségur de la santé » a prévu une revalorisation de 350 millions de la filière socio-éducative financée sur l’enveloppe santé. Le coût supplémentaire du « Ségur » pour 2022 devrait s’élever à 2,7 milliards, après un surcoût de 7,8 milliards en 2021.
Pour 2022, l’Ondam a envisagé une baisse légère par rapport au record de 2021, pour s’établir à 236,8 milliards au lieu de 239,5 milliards l’an dernier. Et les dépenses n’augmenter que de 2,7 % hors Covid et hors Ségur. Reste à savoir s’il sera possible d’y parvenir malgré l’incertitude liée à l’épidémie.