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Automobile : hausse des taxes pour les véhicules thermiques, baisse des primes pour les électriques ?

Un rapport de l’Agence international de l’énergie préconise de taxer davantage les véhicules, notamment les voitures électriques dont l’essor inquiète sur le plan environnemental.

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Crédit: iStock.

Avec la crise énergétique et l’inflation, la position du gouvernement est plutôt à la générosité envers les automobilistes, qu’il s’agisse de proposer des aides pour l’achat de carburant, ou à l’acquisition d’un véhicule électrique. Mais cette stratégie pourrait être contrariée à plus long terme par les impératifs environnementaux. C’est en tout cas ce qui ressort du rapport de l’Agence international de l’énergie (AIE) dévoilé le lundi 23 mai. Celui-ci préconise une stratégie fiscale se rapprochant de la taxe carbone pour limiter l’impact de l’automobile. Une stratégie qui s’imposerait bien sûr au marché des véhicules thermiques, mais aussi aux véhicules électriques.

Le marché de l’automobile électrique s’emballe

Le rapport rappelle en effet que, bien qu’elle n’émette pas de CO2 en roulant, la voiture électrique est loin d’être totalement vertueuse. Son bilan carbone peut être meilleur que celui d’un véhicule thermique selon sa taille, son usage et l’origine de l’électricité consommée (nucléaire, éolien, charbon…). Mais la construction des batteries nécessite notamment d’importants chantiers miniers afin d’extraire les métaux nécessaires, notamment le lithium. Or, le marché est en pleine expansion. Le nombre de véhicules vendus a doublé en 2021. La voiture électrique représente désormais 10% des produits neufs. Et 2022 semble déjà suivre une dynamique similaire.

Par conséquent, pour supporter les besoins en lithium généré par ce marché, l’AIE juge qu’il faudrait ouvrir une cinquantaine de nouvelles mines d’ici 2030. Un tableau d’autant plus noir que les conditions de travail des mineurs, souvent très jeunes, sont exécrables chez les principaux pays producteurs (Chine, Congo, Chili).

La solution passerait donc par une fiscalité qui découragerait le recours à la voiture quel que soit son carburant. L’AIE recommande donc d’augmenter les taxes sur les véhicules thermiques, et dans le même temps de supprimer les aides à l’acquisition de véhicules électriques, souvent nettement plus chers. Une stratégie de sobriété énergétique qui risque d’être complexe à mettre en œuvre pour les gouvernements, a fortiori dans un contexte inflationniste.