Nouvelle remise sur le carburant : une mesure qui divise
Pour les députés de l’Alliance de gauche Nupes, la remise de 0,30 euro sur le carburant est perçue comme « une mesure pansement ».

A l’Assemblée nationale, le sujet du carburant est sur toutes les lèvres. Samedi 23 juillet, dans un climat de vive tension, les députés ont interrompu l’examen des mesures en faveur du pouvoir d’achat. De son côté, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est dit favorable à une réévaluation de la remise sur les prix des carburants, indique Le Parisien. Concrètement, la ristourne gouvernementale actuelle de 0,18 euro passerait à 0,30 euro en septembre ainsi qu’en octobre. Elle baisserait ensuite à 0,10 euro en novembre et en décembre. Un tel dispositif coûterait 4,4 milliards d’euros, selon Bercy.
De plus, le pétrolier TotalEnergies a également annoncé une remise de 0,20 euro dans ses stations-service, au total à la rentrée. « Dans certaines stations-service, vous auriez une remise de 0,50 euro (par litre) sur les carburants », a précisé Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie a aussi évoqué des mesures spécifiques à venir pour les 2.500 à 3.000 petites et moyennes stations essence des zones rurales. La subvention allouée, autour de 4.500 euros par station, devrait être répercutée sur le prix de l’essence à la pompe.
« Une mesure pansement » pour la NUPES
Au sein de l’Assemblée, l’aide de 30 centimes par litre divise. Les députés de l’Alliance de gauche Nupes ont dénoncé « une mesure pansement », qui ne fera que retarder une nouvelle hausse tarifaire, en janvier prochain. Ils réclament un « blocage des prix du carburant qui, lui, ne coûte pas un centime ».
Pour les associations d’automobilistes, la mesure correspond à un « peut mieux faire ». « Ces 30 centimes d’euro, c’est bien, mais il ne faut pas s’en contenter », déclare Yves Cara, le porte-parole de l’Automobile Club. Et de poursuivre : « On réclame depuis des dizaines d’années une baisse des taxes, qui ont considérablement augmenté pour atteindre 60 % du prix du carburant. Réduire ces taxes, c’est permettre durablement de rouler à un tarif acceptable. »
Dans sa dernière étude, le Conseil d’analyse économique a remarqué que les 10 % de Français les plus aisés ont consommé plus de 200 euros d’essence en juin 2022. C’est un peu plus de 100 euros pour les 10 % ayant les revenus les plus faibles. Mécaniquement, la subvention accordée par le gouvernement a été « d’environ 18,5 euros » par mois pour les premiers, contre 9,5 euros par mois pour les Français les plus modestes.