Immobilier : les passoires thermiques plus nombreuses que prévu en France
Alors qu’une série d’interdictions devrait impacter les propriétaires de passoires thermiques dans les prochaines années, leur nombre a été revu à la hausse par l’ONRE.

Comme une rengaine, c’est un terme qui revient inlassablement hanter les locataires et les propriétaires. Les passoires thermiques, ou logements (très) mal isolés et énergivores, bientôt soumis à une série d’interdictions, sont évaluées selon le barème du diagnostic de performance énergétique (DPE). Celui-ci leur attribue une lettre, comprise entre A et G. Et sa nouvelle méthode de calcul semble avoir eu une incidence, à la hausse, sur le nombre de passoires thermiques (logements classés F et G) que compte la France. C’est en tout cas le constat mis en avant par l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE).
L’organisme dénombre désormais 5,2 millions de logements classés F et G parmi les 30 millions de résidences principales, rapportent Les Echos . Ce qui équivaut à 17,3 % du parc immobilier français. Pour rappel, la précédente estimation en date du 1er janvier 2018 en dénombrait 4,8 millions, soit 16,7 %. Mais ce chiffre reste bien en-deçà des estimations de la Fédération nationale des agents immobiliers (FNAIM), qui situe son curseur entre 7 à 8 millions de passoires thermiques dans l’Hexagone.
Le nouveau DPE, facteur d’augmentation des passoires thermiques
Outre la part grandissante de passoires thermiques, il convient de noter la diminution de résidences principales très performantes (catégorisées A et B). Il y en aurait aujourd’hui 5 %. C’est 1,6% de moins qu’en 2018, précise l’ONRE qui a publié une étude sur le sujet le 22 juillet. Plus précisément, les maisons (19,6 % de passoires thermiques) sont moins bien classées que les appartements (14,5%). Aussi, plus le logement est petit, plus il sera énergivore. D’ailleurs, environ 34% des logements qui possèdent une étiquette F ou G font moins de 30 mètres carrés. Une part qui tombe à 13% pour ceux dont la superficie dépasse les 100 mètres carrés.
« La nouvelle méthodologie du DPE (…) conduit à une plus grande part de logements chauffés aux énergies fossiles parmi les passoires énergétiques », observe également l’ONRE. De cette manière, 44% des logements classés F ou G sont chauffés grâce au fioul. Un chiffre qui tombe à 15% pour ceux qui se chauffent à l’électricité, et à 12% pour ceux qui se chauffent au gaz. Les logements chauffés au gaz ont été pénalisés par le nouveau DPE. Aujourd’hui, ils constituent 29% des logements très énergivores. Soit près du double par rapport à 2018 (16%). Enfin, la proportion des logements qui se chauffent à l’électricité, qui était de 54 % il y a quatre ans, est passée à 33 %.