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Chômage : encore une légère baisse au deuxième trimestre

Le nombre de chômeurs a enregistré un recul de 0,8% en France (hors Mayotte) au deuxième trimestre, à 3,165 millions.

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Crédit: iStock.

Légère baisse, mais baisse quand même. Après plusieurs trimestres de forte diminution, le nombre de chômeurs a enregistré un recul de 0,8% en France (hors Mayotte) au deuxième trimestre, à 3,165 millions, le marché du travail continuant à résister aux incertitudes économiques.

Au deuxième trimestre, le nombre de chômeurs inscrits en catégorie A (sans activité) recule de 26.900, selon les chiffres publiés mercredi par la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares). Sur un an, la baisse est de 15,1%. 

La décrue se poursuit ainsi au deuxième trimestre, mais ralentit nettement, avec même une légère hausse pour le seul mois de juin (+12.400 soit +0,4%, après -25.300 soit -0,8% en mai). Les derniers résultats trimestriels publiés fin avril avaient fait état d’une forte baisse de 5% en catégorie A (-170.000 inscrits), après une baisse du même ordre au trimestre précédent (-5,7%) et au troisième trimestre 2021 (-5,5%).

Un tassement sur le marché du travail

Au deuxième trimestre, en incluant l’activité réduite (catégories B et C de Pôle emploi), le nombre de demandeurs d’emploi est en baisse de 1,7% (-8,9% sur un an) et s’établit à 5,436 millions, selon la Dares. « Le nombre de demandeurs d’emploi continue de diminuer ! », s’est aussitôt félicité le ministre du Travail Olivier Dussopt, notant sur Twitter que le nombre d’inscrits en catégorie A, B et C « baisse sensiblement ». 

Pour l’économiste à l’OFCE Mathieu Plane, « le marché du travail continue à résister plutôt pas mal », malgré la dégradation de la conjoncture économique sur fond de guerre en Ukraine.  Mais, dit-il à l’AFP, « il y a quand même des signaux qui sont un peu moins positifs »: dans le flux de sorties des inscrits à Pôle emploi qui s’expliquent par les reprises d’emploi « il y a une forte baisse » (-14,2% en catégorie A, B et C) et « une partie non négligeable de la baisse du chômage s’explique par les cessations d’inscription » (45,5% des motifs de sortie de catégorie A, B et C, +6%).

« On voit qu’on a un scénario de tassement sur le marché du travail qui est en fait la reconnexion avec l’environnement macro-économique, car jusqu’à présent la surprise c’est qu’on avait plutôt un chômage qui baissait, beaucoup de créations d’emploi, avec un croissance qui se tassait », dit-il. « On est sur cet atterrissage, on commence à rentrer sur un plateau » en ce qui concerne le chômage, poursuit l’économiste.

Objectif : plein emploi d’ici à 2027

L’exécutif s’est néanmoins fixé pour objectif d’arriver au plein emploi d’ici à 2027, ce qui implique un taux de chômage autour de 5%, contre 7,3% actuellement. Il compte notamment sur plusieurs « leviers » pour y arriver, dont la transformation de Pôle emploi en « France Travail », une forme de guichet unique pour mieux accompagner ceux qui ont vocation à retourner à l’emploi.

Il entend aussi « aller plus loin » sur la réforme de l’assurance chômage, avec une concertation sur sa gouvernance mais aussi via la modulation des indemnisations en fonction de la conjoncture, avec des règles « plus dures » quand le marché crée des emplois et « plus protectrices » quand il y a des difficultés, à l’image du modèle canadien.

Dans un premier temps, le premier projet de loi au menu des parlementaires au retour de la trêve estivale à partir de début octobre doit permettre de prolonger les règles actuelles de l’assurance chômage, qui expirent le 31 octobre.   Il s’agit de « permettre à cette réforme de continuer à produire ses effets positifs et réfléchir à l’étape d’après », a expliqué Olivier Dussopt dans une interview au journal Le Parisien publiée mardi soir, insistant sur la nécessité « d’aller plus loin ». 

Sur la modulation, sujet qui sera abordé « dès la rentrée avec les partenaires sociaux », « des pistes peuvent être ouvertes, sur la durée d’indemnisation et son caractère dégressif », a-t-il souligné.  Malgré ces « leviers », l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a mis en doute la semaine dernière l’objectif de plein emploi d’ici à 2027. L’organisme anticipe ainsi une hausse du taux de chômage à 8% en 2023 et 2024, avant une légère décrue en fin de quinquennat pour atteindre 7,5% en 2027.