« Jour du dépassement » : les systèmes de production pointés par WWF
En 2021, le jour du dépassement tombait le 29 juillet. Un court recul qui n’est qu’une bien maigre consolation pour WWF qui tire (une nouvelle fois) la sonnette d’alarme.
Un jour de moins qu’en 2021. Jeudi 28 juillet marque le jour du dépassement. Ce qui veut dire que l’ensemble des ressources que la terre peut renouveler en un an ont été épuisées, rapporte WWF dans un communiqué. Pour tenir le rythme de notre consommation actuelle, il nous faudrait « 1,75 Terre » si l’on évoque la surface nécessaire à la régénération de notre consommation.
« L’humanité vit de l’épuisement de la biosphère durant les 156 jours restants de l’année », avertit le WWF, « en entamant le capital naturel nécessaire au maintien de la vie sur Terre ». L’ONG prévient des conséquences « dramatiques » que cet endettement pourrait avoir sur la nature (déforestation, manque d’eau, perte de biodiversité etc.).
Le jour du dépassement recule d’un jour
Chaque année, cette « dette écologique » s’élargit. À tel point que la date a avancé de deux mois en 20 ans. L’année dernière, le jour du dépassement tombait le 29 juillet. « Cette avancée a un peu ralenti, mais nous voyons que cette date stagne depuis l’accord de Paris de 2015 », déplore Pierre Cannet, directeur du plaidoyer et des campagnes au WWF France, jeudi 28 juillet sur franceinfo.
Le Vieux Continent et l’Hexagone ne sont pas les meilleurs élèves. Pire encore, WWF qualifie de particulièrement « insoutenable » le mode de vie des Français. D’ailleurs, si l’humanité toute entière vivait comme les Français, c’est le 5 mai 2022 qu’aurait eu lieu le jour du dépassement. « Pour pouvoir lutter contre l’effondrement de la biodiversité, il faudrait reculer cette date de dix jours chaque année, mais malheureusement, nous ne sommes pas du tout sur la bonne trajectoire », estime Pierre Cannet.
Mais alors comment faire ? Selon le WWF, l’avancée de cette date est un véritable enjeu car « notre surconsommation n’est pas temporaire, elle est structurelle ». Selon l’ONG, le système agricole et alimentaire « non soutenable » est à l’origine de ce dépassement. Aujourd’hui, 55% de la biocapacité de la planète est utilisée afin de nourrir l’humanité. Pour déjouer les prévisions, le WWF encourage de transformer urgemment notre système agricole et alimentaire, pour faire reculer le jour du dépassement. Grâce au changement de régime alimentaire, ou à la réduction de sa consommation de protéines animales. « Si nous réduisons notre consommation de viande par deux et que l’on réduit notre gaspillage alimentaire, nous pourrions réduire cette date de dépassement d’un mois ou deux », promet Pierre Cannet.