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En France, la croissance repart grâce aux touristes étrangers

Avec un PIB en hausse de 0,5%, la croissance en France se porte bien. La raison : le dynamisme des services d’hébergement-restauration.

croissance

La croissance est là, le gouvernement peut souffler. Malgré l’inflation galopante et la crise énergétique actuelle, la France retrouve la croissance au deuxième trimestre. Selon l’Insee, entre avril et juin 2022, le PIB a augmenté de 0,5%, après un repli de 0,2% au cours des trois mois précédents, rapporte Les Echos. Les économistes prévoyaient seulement une hausse de 0,2%.

L’institut a aussi révisé ses estimations pour les quatre trimestres de l’année passée. Ainsi, l’acquis de croissance pour 2022 est remonté à 2,5% à la fin du deuxième trimestre. C’était l’objectif fixé par l’exécutif pour l’ensemble de l’année. Ce résultat s’explique par le dynamisme des services d’hébergement-restauration et de transport. Les touristes étrangers en France sont de retour. Et le commerce extérieur contribue également à la hausse du PIB de 0,4 point. De même, l’investissement des entreprises a continué de progresser de 0,5%.

Un contexte « incertain » avec des « risques baissiers »

Malgré ces chiffres convaincants, Bercy reste prudent et parle de contexte « incertain » avec des « risques baissiers » nombreux comme la pénurie de gaz ou encore la contraction de l’activité aux Etats-Unis. « Plus on va avancer vers la fin de l’année, plus l’économie française va ralentir sous l’effet de la dégradation de la conjoncture internationale, affirme Ana Boata, directrice de la recherche économique chez Allianz Trade. Et une récession ne pourra pas être évitée l’an prochain en cas de coupure des livraisons de gaz russe. »

De leur côté, le FMI et l’OFCE envisagent une hausse du PIB de 1% en France en 2023. Légèrement moindres que l’évaluation de Bercy qui table sur une augmentation de 1,4% dans son programme de stabilité. L’activité en France va aussi faire face à la remontée des taux d’intérêt et au resserrement du crédit.

A terme, l’investissement des ménages et des entreprises en immobilier pourrait ralentir. « Le stock de dettes va aussi coûter plus cher. Cela va dégrader les marges des entreprises, de 2 à 3 points, au début de l’an prochain », analyse Ana Boata.

« A chaque mise à jour, les prévisions de croissance sont abaissées », prévient Bruno Cavalier, chef économiste d’Oddo-BHF. L’expert alerte sur « le risque de stagnation de l’activité dans les prochains mois ».