Crédits : une forte hausse prévue pour 2023
Le ministère du Travail voit son budget augmenter de 6,7 milliards d’euros et atteindre 30,7 milliards d’euros de crédits.

Avec 30,7 milliards d’euros de crédits, soit trois fois plus qu’en 2012, le ministère du Travail devient le troisième mieux doté, à égalité avec la Recherche et l’Enseignement supérieur. C’est ce qui ressort des plafonds de dépenses du projet de loi de Finances 2023 transmis, lundi 8 août, au Parlement, rapporte Les Echos. Mieux, son budget gagne 6,7 milliards d’euros (6,2 milliards si l’on fait exception de la hausse des recettes de France compétences) par rapport à la loi de finances initiale de 2022.
Cette évolution, la plus forte de tous les ministères, est un symbole politique. Elle a changé de nature en passant d’exceptionnelle à structurelle, nécessaire pour atténuer la crise de la Covid. De fait, la hausse de 6,2 milliards provient principalement du maintien de l’aide à l’embauche d’alternants, jusque-là inscrite dans le budget du plan de relance, appelée à être financée sur les crédits du ministère du Travail.
Une aide prolongée de six mois
Cette aide est de 5.000 euros pour le recrutement en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation d’un mineur. Elle atteint les 8.000 euros au-delà de 18 ans, peu importe le diplôme poursuivi et les effectifs de l’entreprise. Son montant a été calculé pour que l’opération se fasse à coût zéro pour l’employeur. Alors qu’elle devait s’arrêter au 30 juin, elle a été prolongée de six mois et le sera également l’année prochaine. Et ce, même si les critères d’attribution vont être revus.
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, et la ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, Carole Grandjean, ont décidé de lancer une concertation à la rentrée avec les partenaires sociaux. L’objectif est de resserrer le dispositif, confirme-t-on du côté de Matignon, auprès des Echos. Resserrer, certes, mais Elisabeth Borne a fixé un objectif plutôt ambitieux. La Première ministre souhaite signer 1 million de contrats en 2027, contre 730.000 l’année dernière.
Le patronat demeure attentif, soucieux de conserver ce coup de pouce le plus longtemps possible. « Si le gouvernement veut atteindre un million d’apprentis, alors il faut maintenir l’aide à son niveau actuel au moins l’année prochaine, voire pendant deux ou trois ans, compte tenu du manque de visibilité économique », déclare le vice-président chargé des affaires sociales de la CPME, Eric Chevée. « Un travail nécessaire de recalibrage des aides sera engagé, mais le soutien restera massif », souligne Gabriel Attal.