Air France : les méthodes de la compagnie étrillées par un syndicat
L’organisation n’a pas éludé la question des réorganisations des créneaux de décollage d’Air France.

Panique à bord en vue chez Air France ? C’est ce qui pourrait se profiler, au regard de l’alerte relayée au gouvernement le 20 juillet dernier par le syndicat de pilotes Alter. Celle-ci est restée sans réponse. Selon franceinfo, c’est la politique de la compagnie aérienne qui est pointée du doigt par l’organisation. Mercredi 17 août, face au silence de Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, Alter s’est fendu d’une lettre ouverte. Le troisième syndicat de pilotes y alerte le ministre au sujet d’ « une fatigue chronique déraisonnable » parmi la profession. « Outre l’impact sur la sécurité des vols », « l’ambition de rendement » du directeur général d’Air France Benjamin Smith fait « exploser les risques psychosociaux », s’inquiète Alter dans sa lettre.
« Notre entreprise maintient son programme ambitieux de reprise malgré un sous-effectif », ajoute le syndicat. Il évoque notamment un manque de personnel chez les pilotes, les hôtesses et stewards. Les agents au sol ne sont pas épargnés. « Cela se traduit par des vols construits aux limites et des repos minimums. » L’organisation alerte Clément Beaune au sujet d’objectifs « irréalistes » du DG d’Air France qui conduiraient de plus à des « violences managériales ». D’après Alter, « 10% des pilotes d’Air France se déclarent » ainsi « en état de dépression ».
Interroger aussi l’impact écologique du transport aérien
Dans sa lettre ouverte, Alter se questionne par ailleurs « sur le positionnement du Groupe Air France en matière d’efficience énergétique ». « Un exemple parmi d’autres concerne l’emport de carburant pour raison économique. En moyenne, cette pratique augmente la consommation de carburant et les émissions de CO2 de 6 %. » Selon l’organisation, « Air France n’hésite pas à gaspiller si cela améliore la rentabilité ».
L’organisation n’a pas non plus éludé la question des réorganisations des créneaux de décollage d’Air France. « L’utilisation est optimisée pour l’activité plus rentable de sa filiale Transavia, à savoir les vols loisirs, au détriment de l’aménagement du territoire et des contribuables ».
Enfin, Alter regrette également que l’Airbus A220 ait été choisi pour remplacer l’A320. « Des retards de formation conduisent la compagnie à faire appel à des pilotes instructeurs d’Airbus Canada, sans que cela garantisse un niveau de sécurité acceptable ».