Incendies : moins de 10 % des sylviculteurs assurés
En cas d’incendie, les contrats prenant en compte la valeur des bois brûlés sont plus rarement souscrits à cause de leur prix.

Les incendies ont détruit près de 30.000 hectares de forêt et seulement quelques dizaines de sylviculteurs vont toucher un chèque de leur assureur. Les forestiers ne sont pas des adeptes de l’assurance. En France, moins de 10 % d’entre eux ont souscrit un contrat, indique Les Echos. Dans le Sud-Ouest, ils sont 25 %. « Dans les Landes de Gascogne, la forêt est cultivée et le raisonnement est sans doute un peu plus économique qu’ailleurs », précise Pascal Mayer, directeur de Groupama Forêts Assurances.
A côté de cet acteur historique plus connu dans la région sous l’appellation Mutuelle Incendie des sylviculteurs du Sud-Ouest (MISSO) créée en 1947, deux autres assureurs interviennent : le courtier de Laval XLB Assurances adossé à Pacifica et Sylvassur du Lloyd’s. Pour rappel, l’assurance ne concerne que les propriétaires d’au moins une dizaine d’hectares. Soit une moitié des sylviculteurs sinistrés. Parmi l’autre moitié, rares sont ceux qui ont souscrit un contrat.
Les contrats prenant en compte la valeur des bois brûlés plus rarement souscrits
Une bonne partie des sylviculteurs s’assure au minimum avec une indemnisation d’environ 1.000 euros par hectare couvrant peu ou prou les frais de replantation, pour une prime annuelle d’environ 2 euros par hectare. « Il ne faut pas oublier qu’en France, le Code forestier impose aux propriétaires de replanter », ajoute Pascal Mayer.
En cas d’incendies, les contrats prenant en compte la valeur des bois brûlés sont plus rarement souscrits à cause de leur prix. Nathalie Morlot, propriétaire forestière à Origne, à côté de Landiras, a dû dire adieu à plusieurs dizaines d’hectares, dont une parcelle de pins de 50 ans qui devaient être abattus en octobre prochain. « Il s’agissait d’arbres plantés par mon grand-père. Cela représente une perte de 140.000 euros sur laquelle je ne vais toucher qu’une indemnité permettant le reboisement », regrette-t-elle.
La propriétaire espère pourtant valoriser une partie du bois même si pour les arbres dont l’âge est inférieur à 15 ans il n’y a que peu d’espoir. « C’est bien la raison pour laquelle les sylviculteurs ont tout intérêt à assurer leurs jeunes parcelles », signale Pascal Mayer. Afin de promouvoir l’assurance-incendie, il serait intéressant d’étendre le dispositif d’incitation fiscale qui a été mis en place pour inciter les forestiers à s’assurer contre les tempêtes », conclut Pascal Mayer.