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Emploi : en France, le phénomène de « grande démission » écartée ?

Depuis fin 2021, 520.000 personnes ont mis fin volontairement à leur contrat de travail par trimestre, dont 470.000 étaient en CDI.

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Crédit: iStock.

Etant donné le contexte économique propice à l’emploi, le nombre de démissions en France est haut mais pas inattendu. C’est le constat dressé par la Direction statistique du ministère du Travail, (Dares), dans une étude publiée ce jeudi 18 août. Après analyse, elle écarte le parallèle possible avec la « grande démission » connue aux Etats-Unis depuis le Covid, explique Les Echos.

Depuis fin 2021, 520.000 personnes ont mis fin volontairement à leur contrat de travail par trimestre, dont 470.000 étaient en CDI. Les records précédents dataient de début 2008 avec 510.000 démissions, dont 400.000 pour les seuls CDI. Cependant, les chiffres actuels doivent être relativisés par rapport au nombre de salariés. Le taux obtenu est de 2,7 % sur le premier trimestre en France. Il est au plus haut depuis la crise financière de 2008-2009, mais en deçà du niveau juste avant (2,9 %). Dans les entreprises de 50 salariés ou plus, il atteint 2,1 %, parmi les plus élevés depuis 1993 mais inférieur de 0,2 point à celui observé au début des années 2000.

La Dares précise également qu’aux Etats-Unis, le taux de démission a été important fin 2021, sans pour autant être inédit. En atteignant 3 % en décembre, il était à son plus haut niveau depuis l’an 2000. Dans l’industrie manufacturière, le phénomène est de même ampleur qu’au début des années 1950, ou dans les années 1960 et 1970.

Une hausse des démissions « normale »

La hausse du nombre de démissions « apparaît donc comme normale » dans le contexte actuel de dynamisme du marché du travail, précise la Dares. Pour rappel, les effectifs du privé ont augmenté de plus de 100.000 au deuxième trimestre, selon une estimation provisoire de l’Insee. De plus, le taux d’emploi, en excluant indépendants et apprentis, dépasse légèrement son niveau d’avant-crise, à 57,1 %.

Il existe une autre raison de relativiser. Selon l’étude de la Dares, en France, les démissionnaires sont rapidement en emploi : environ 8 démissionnaires de CDI sur 10 au second semestre 2021 l’étaient dans les six mois qui ont suivi. C’est la même proportion qu’avant la crise sanitaire.

De même, les enquêtes montrent que « début 2022, certaines entreprises font des concessions sur les conditions ou l’organisation du travail (télétravail) ou sur la forme des contrats d’embauche pour conserver ou attirer des salariés », déclare la Dares.