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Démission indemnisée : combien de Français en ont bénéficié ?

Pour obtenir une démission indemnisée, il faut travailler en continu pendant cinq ans avant la fin du dernier contrat de travail. Mais pas que.

démission indemnisée
Crédit: iStock.

Changer de vie en étant rémunéré. Grossièrement résumée, la mesure du projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel de 2018 pourrait se résumer ainsi. Alors qu’il était candidat à la présidentielle de 2018, Emmanuel Macron avait soulevé la crainte d’une explosion des dépenses de l’Unédic en émettant cette idée qui avait été remodelée par les partenaires sociaux.

Quelques critères permettent néanmoins d’accorder cette démission indemnisée. Il faut d’abord avoir travaillé en continu pendant cinq ans avant la fin du dernier contrat de travail. Ensuite, il faut avoir une idée claire de la reconversion professionnelle dans laquelle on s’engage. Enfin, il faudra s’inscrire à Pôle emploi afin d’attester du caractère « réel et sérieux » de cette reconversion par une commission paritaire régionale Transitions Pro.

Démission indemnisée pour reconversion réussie ?

Finalement, 25.000 personnes ont pu en bénéficier depuis son lancement, fin 2019. Au total, depuis cette date, les aides versées avoisinent les 150 millions d’euros. Pour rappel, la totalité des chômeurs perçoit 40 milliards d’euros par an, selon des chiffres vérifiés par Les Echos.

« Le dispositif décolle, c’est très encourageant », observe l’ancien directeur de cabinet de Muriel Pénicaud (en poste au ministère du Travail au moment de la loi), Antoine Foucher. « Il y a clairement une accélération du nombre de dossiers déposés », précise le directeur général de Transitions Pro pour Auvergne-Rhône-Alpes, Stéphane Giboudaud. Ainsi, entre janvier et juillet, l’association paritaire régionale en a analysé 2.258.

« Ce qu’on n’avait pas anticipé, relève Stéphane Giboudaud, c’est que la mesure est avant tout un dispositif d’entrepreneuriat. » D’ailleurs, 75% des dossiers acceptés en Auvergne-Rhône-Alpes concernent un projet de création de société. Que celle-ci nécessite une formation ou non, mais toujours présentant des bases d’intérêt solides. « Souvent ils sont portés par des cadres qui visent un métier traditionnel en y apportant des compétences de management ou de marketing et une dose d’innovation », conclut le directeur général.