Voiture autonome : conduire « sans les mains » sera bientôt autorisé en France
Actuellement, les seuls véhicules de série homologués sont les Classe S et EQS de Mercedes-Benz, en Allemagne, depuis fin 2021.

A partir du 1er septembre, il sera possible de répondre à ses mails au volant. La réglementation permettra aux voitures autonomes « de niveau 3 » de circuler en France, rapporte Les Echos. « C’est une étape extrêmement importante ! » affirme Marc Vrecko, directeur du pôle aides à la conduite de l’équipementier Valeo.
Le niveau 3 (sur une échelle qui en compte 5) désigne une autonomie partielle, où le conducteur doit être en mesure de reprendre le contrôle de sa voiture à tout moment. La conduite autonome sera également autorisée sur les voies interdites aux piétons et aux cyclistes, dotées d’un terre-plein central, à moins de 60 km/h. « La voiture pourra alors avancer et freiner seule. Mais elle devra rester dans sa ligne », indique Marc Vrecko. Autre évolution : la responsabilité sera transférée du conducteur au constructeur si l’équipement est activé.
Dans la pratique, il va falloir encore patienter pour profiter de ce système dans l’Hexagone. En effet, les constructeurs doivent faire homologuer leurs véhicules équipés de tels systèmes dans chaque pays, pour pouvoir les y commercialiser. Actuellement, les seuls véhicules de série homologués sont les Classe S et EQS de Mercedes-Benz, en Allemagne, depuis fin 2021.
La course au niveau 3 pour les constructeurs
Le constructeur allemand avait alors indiqué que la prochaine étape ciblerait les Etats-Unis et la Chine. « Chaque pays a ses spécificités, en matière de signalisation ou de code de la route », précise un porte-parole. « Nous avons déjà engagé des discussions avec les autorités françaises, mais nous ne pouvons pas donner de calendrier ». D’autres constructeurs devraient se lancer dans la course au niveau 3 comme BMW, Hyundai, Stellantis ou Volkswagen.
De son côté, l’Autopilote de Tesla n’a pas obtenu l’homologation en niveau 3. « Comme précisé sur notre site, les fonctionnalités actuelles exigent une surveillance active de la part du conducteur et ne rendent pas le véhicule autonome », déclare un porte-parole. Pour le constructeur américain, l’ambition est « bien au-delà du niveau 3 ».
« Toute la question est de savoir si les clients seront prêts à payer pour ces fonctionnalités », s’interroge Franck Cazenave, expert sur le sujet et auteur de l’ouvrage « La Robomobile ». Mercedes-Benz, qui propose depuis mai 2022 son « Drive Pilot » en Allemagne pour 5.000 euros (et même plus de 7.000 sur l’EQS), assure que « les premières commandes ont démarré ». « Certains sont prêts à payer pour retrouver du temps et améliorer la sécurité dans les embouteillages », estime Marc Vrecko.