Taxation des superprofits : que font nos voisins européens ?

C’est un sujet qui n’en finit plus d’agiter le débat public et politique : faut-il, oui ou non, taxer les superprofits ? La France paraît à la traîne, malgré les tentatives diverses pour faire payer une taxe sur ces dividendes exceptionnels engendrés par les grands groupes. Alors qu’il est pourtant ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a de son côté expliqué « ne pas savoir » ce qu’étaient les superprofits. Pour l’heure, la France favorise un mécanisme non fiscal permettant de conserver une partie des bénéfices récoltés par les producteurs d’électricité renouvelable ou nucléaire, analyse Le Nouvel Observateur.
Dans certains pays d’Europe, la question a déjà été prise en compte, expliquent nos confrères. Comme en Italie, pays précurseur en la matière. En mars dernier, une taxe de 10 %, réévaluée à 25 % durant la période estivale, a été instaurée par le chef du gouvernement, Mario Draghi. En agissant ainsi, il compte récupérer 10 milliards de dollars qui serviront à financer des aides pour les entreprises et les ménages. En Grèce, la taxation est bien plus importante, à hauteur de 90%.
Des superprofits dont la recette pourrait servir aux particuliers
Outre-Manche, au Royaume-Uni, on taxe les compagnies pétrolières à hauteur de 25% pour répondre à l’inflation galopante. Et pour les compagnies qui agissent dans la mer du Nord, la taxe est même de 65 %, contre 40 % habituellement. Grâce à cet impôt, le pays espère récupérer 6 milliards d’euros d’ici l’année prochaine. Plus au Sud, en Espagne, une taxe de 25% sur les superprofits des compagnies pétrolières ou gazières ainsi que les banques a été instaurée par le gouvernement socialiste. Grâce à celle-ci, il espère engranger 7 milliards d’euros d’ici les deux ans à venir.
Outre-Rhin, en Allemagne, on souhaite mettre à contribution les profits exceptionnels réalisés par quelques entreprises énergétiques. Le gouvernement n’est pas contre une mise en place au niveau national même s’il défend une mise en œuvre plus globale, au niveau européen. À côté, aux Pays-Bas, on évoque dans la presse des mesures sociales à venir qui seraient financées grâce à une taxe sur ces bénéfices exceptionnels que réalisent les entreprises pétrolières et gazières. De plus, les taxes sur les entreprises devraient être augmentées.
En Europe, la liste pourrait continuer de s’allonger. En République tchèque, on réfléchit à cette problématique depuis cet été. Le gouvernement du pays devrait se prononcer dans quelques jours.