Papeterie : l’inflation n’épargne pas le secteur
Les professionnels de la papeterie craignent une explosion des prix pour la rentrée prochaine, celle de 2023. Explications.

Alors que le secteur de la papeterie connaît un retour à la normale après plusieurs rentrées enrayées par la pandémie, il est confronté à de nombreux enjeux. « Même si le marché baisse en volume (-8,5 %), il est en croissance en chiffre d’affaires avec une hausse de 2,8 % par rapport à 2021 », entame auprès du Parisien Magali Saint-Laurent. Sa société, GfK, a effectué une étude sur le sujet pour le compte de l’Association des industriels de la papeterie et du bureau (AIPB).
L’amélioration de la situation sanitaire permet aux professionnels du secteur de rêver à un meilleur bilan que les années précédentes. Mais il faudra attendre fin octobre pour confirmer ces prédictions. « Oui, il y a des promotions et des produits de qualité », explique la présidente de l’AIPB, Stéphanie Verrier. Et d’ajouter : « Malgré les augmentations des matières premières, notamment dès le deuxième semestre 2021, les prix de cette rentrée ont été négociés presque un an à l’avance. On ne tient pas beaucoup compte de la crise liée à l’Ukraine. » Ainsi, en cette rentrée, la hausse des prix a été contenue à 2,9% dans les grandes surfaces.
D’autres secteurs de la papeterie explosent
Mais ce n’est pas si simple et tout le monde n’est pas d’accord sur ce point. À l’image du PDG de Clairefontaine, Guillaume Nusse : « Globalement, en 2020 et 2021, nous avons bien bossé sur la partie papeterie, rentrée scolaire, même si nous nous sommes pris une claque sur tout ce qui concernait les fournitures de bureau, les nappes en papier, avec une chute de 80 %, ou les enveloppes avec la disparition des invitations, des événements… ». Et de compléter, auprès de nos confrères : « Heureusement que les activités de dessin, de loisirs ont, elles, explosé pour compenser. Bilan, en cette rentrée, il n’y a rien d’extraordinaire en termes de volumes. Et nous restons stables avec des hausses de 10 à 15 % sur le cahier de base. »
Ce qui l’inquiète davantage, à l’image de plusieurs professionnels, c’est le citoyen de la rentrée prochaine, celle de septembre 2023. « Le prix du papier (scolaire) est passé de 600 euros la tonne à 1300 euros. Le coût du gaz explose. Au global, c’est d’ailleurs le prix de l’énergie qui nous a pénalisés. Il y a aussi celui du transport à prendre en compte. Pour la première fois de notre histoire, nous avons déjà eu une hausse des prix, en juillet 2022, mais pour la rentrée 2023, il faudra s’attendre à + 40 % sur les prix publics, surtout si la guerre en Ukraine continue », prévient Guillaume Nusse.
Un dernier point noir vient s’inscrire au tableau : celui du recrutement. Car le secteur peine à embaucher. « Nous avons des métiers de plus en plus modernes et digitaux. Nous sommes très présents sur les réseaux sociaux pour écouter nos utilisateurs et échanger avec eux en direct, mais il faut reconnaître que nous avons du mal à attirer des gens sur les métiers du marketing, de la vente ou encore de la logistique », admet le PDG auprès du média.