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Flambée des coûts de l’énergie : les collectivités en appellent à l’Etat

Alors que la flambée des coûts de l’énergie se poursuit en Europe et dans l’Hexagone, les collectivités locales s’inquiètent pour l’avenir.

gaz

L’Etat est-il sourd face aux collectivités territoriales ? Voilà des mois que celles-ci alertent, alors que la flambée des coûts de l’énergie se poursuit, sans obtenir de réponse appropriée. « La hausse des prix, liée à l’inflation, s’est fait ressentir dès la fin 2021 et nous avons alerté l’Etat à ce moment-là, se remémore auprès du Parisien Murielle Fabre, la secrétaire générale de l’Association des maires de France (AMF). Mais aujourd’hui, l’accompagnement proposé n’est pas à la hauteur des besoins. »

« On attend de savoir par exemple si la Dotation globale de fonctionnement (DGF), l’aide octroyée par l’Etat aux collectivités chaque année, sera calculée en suivant l’inflation, comme ce fut longtemps le cas », s’alarme un élu local. Du côté du ministère de l’Economie, l’entourage de Gabriel Attal, le ministre du Budget, on répond que « la question de l’indexation de la DGF sur l’inflation ne semble pas être le vecteur le plus pertinent pour aider durablement les collectivités ». Le sujet est rapidement balayé, non sans rappeler l’existence d’autres mesures aidant les collectivités.

Les communes ayant une « bonne gestion » seront privilégiées

« Le Fonds vert de 1,5 milliard d’euros accompagnera massivement les collectivités dans leur transition énergétique, est-il par exemple précisé. Et, dès 2022, on accompagne les collectivités les plus fragiles à faire face à l’inflation, grâce au volet de sécurité voté en Projet de loi de finances rectificatives pour 568 millions d’euros (dont 420 millions pour les collectivités locales). Il permettra de couvrir 70 % des surcoûts liés à l’inflation des prix de l’énergie, de l’alimentation et du point d’indice. »

La question de la répartition de ces fonds interroge. « Les modalités sont en train d’être fixées », rétorque-t-on dans le cabinet du ministre du Budget. Même si tous les critères ne sont pas officiellement définis, faveur sera faite aux communes possédant une « bonne gestion ». « On ne peut pas traiter toutes les collectivités de la même façon : vous avez des collectivités qui s’en sortent bien, d’autres qui sont en grande difficulté », a d’ailleurs déclaré Bruno Le Maire, mercredi 14 septembre. Et le ministre de l’Economie de préciser : « Vous avez aussi des collectivités bien gérées, et d’autres qui sont moins bien gérées. »

Ces déclarations provoquent le flou du côté de l’AMF, craintifs de la mise en place de ces critères déterminants. « Sans compter que l’aide devrait être versée à l’automne 2023, regrette Murielle Fabre auprès du média. Mais les villes ont besoin de cet argent maintenant. »