Transport : les voitures hybrides rechargeables boudées par les Français
Plutôt que des voitures hybrides rechargeables, les Français favorisent l’acquisition d’un moyen de transport thermique ou 100% électrique.

Coup d’arrêt pour les hybrides rechargeables. Ces véhicules, catégorisés PHEV garantissent de réaliser des trajets du quotidien sans produire d’émissions, en tout cas la plupart du temps, rappelle BFMTV. Aussi, ceux qui en possèdent peuvent effectuer des trajets plus longs grâce à un réservoir de carburant. Au troisième trimestre, ce moyen de transport représentait 8,5% des ventes de véhicules neufs, à 184.000 unités, rapporte l’association européenne des constructeurs (ACEA). « Les immatriculations de véhicules électriques hybrides rechargeables ont chuté de 6% au troisième trimestre de l’année », note le communiqué de l’ACEA qui souligne les fortes chutes des ventes enregistrées en France (-14,3%) et en Italie (-22,2%).
Le transport propre en ligne de mire
Alors, comment expliquer ces chutes des ventes alors que les modèles concurrents, électrique ou hybride classique enregistrent des hausses d’acquisitions sur la même période ? D’abord par le calendrier de Bruxelles qui souhaite imposer à l’Europe des ventes de voitures neuves uniquement 100% électriques dès 2035. « On a tellement parlé de véhicules électriques, le véhicule électrique et 2035, qu’aujourd’hui, les clients sont perdus et se posent beaucoup de questions sur le véhicule à acheter. Or, quand on achète un véhicule, on pense à la revente dans cinq, six ans et à ce que vaudra la voiture à ce moment-là. La question se pose fortement sur l’hybride rechargeable. Est-ce le bon choix? », précise l’économiste Flavien Neuvy qui est également président du directoire de l’Observatoire Cetelem de l’Automobile.
Il faudrait également évoquer les zones à faible émission (ZFE), qui tendent à se généraliser progressivement sur le territoire français d’ici quelques années. Des indicateurs qui n’ont pas été omis par les constructeurs, de plus en plus nombreux à se détourner de la voiture thermique. « Les constructeurs ont compris que les hybrides rechargeables ne passeraient pas dans le Cafe 2035. Ce sont des véhicules très chers car il y a deux technologies. Or, les constructeurs vont devoir développer la prochaine génération et n’investissent plus sur le moteur thermique », explique Eric Champarnaud, associé au cabinet C-Ways, auprès de nos confrères. Selon lui, cette motorisation n’excédera pas les 10% des ventes.
Enfin, le contexte économique actuel freine les entreprises dans leurs achats automobiles. « Les hybrides rechargeables étaient achetés massivement par les entreprises, contrairement aux électriques. Or, avec le contexte économique, les entreprises réduisent fortement leurs dépenses », avance le porte-parole de la Plateforme de la Filière Automobile, François Roudier. Pourtant, des constructeurs persistent à fabriquer des hybrides rechargeables, meilleur moyen selon eux d’effectuer une transition entre le thermique et le 100% électrique.