Autoroutes : l’augmentation des prix de péages passe mal
Circuler sur les autoroutes de France coûte en moyenne 4,75 % plus cher cette année. Une augmentation plus importante que les années précédentes.

L’addition sera moins salée que prévu. Mais pour franchir la barrière d’un péage, les Français débourseront en moyenne 4,75 % de plus que la somme dont ils devaient s’affranchir avant le 1er février. C’est en effet à cette date que les prix pour circuler sur les autoroutes payantes de France ont été revalorisés à la hausse, rappelle Le Parisien. Et cette dernière a été plus importante que celles des années précédentes (+2 % en 2022 et + 0,44 % en 2021). L’augmentation aurait même pu être davantage élevée, car au mois de septembre, des hausses comprises entre 7 et 8 % avaient été évoquées avant que Clément Beaune, le ministre des Transports n’en appelle à des « augmentations raisonnables »
Vinci Autoroutes se défend
« Nous sommes largement en dessous de l’inflation de référence, de 6,33 % », se défend-on chez Vinci Autoroutes, qui s’occupe de près de la moitié du réseau français, afin de focaliser l’attention sur les efforts réalisés à dessin de ne pas raboter encore davantage le pouvoir d’achat des Français. Mais l’argument risque de ne pas fonctionner tant l’inflation est importante dans les stations-service et dans les supermarchés. Plus précisément, un trajet de Toulon (Var) à Mandelieu (Alpes-Maritimes) coûtera 90 centimes de plus qu’aujourd’hui (+ 7,4 %). Pour se rendre à Montpellier depuis Lyon, il faudra débourser 1,90 euro supplémentaire (+ 6,69 %). Même chose pour un trajet entre Paris et Strasbourg (+ 4,6 %). Pour rejoindre Deauville depuis Paris, comptez 60 centimes en plus (+ 4,76 %).
La réévaluation n’est pas une surprise, car elle est annuelle. Pour établir son niveau, le taux d’inflation et celui des chantiers entrepris sont intégrés. « Elle permet aussi de contribuer à l’entretien dans la durée du patrimoine autoroutier. Chaque année, ce sont 2 milliards d’euros qui sont investis à l’échelle du secteur, explique-t-on chez Vinci. Sur 10 euros de péage, 4 euros sont reversés à l’État sous forme d’impôts et de taxes, 3,5 euros servent à l’entretien, la modernisation et l’exploitation du réseau et 2,5 euros servent à rembourser les investisseurs et la dette. »
Cependant, malgré l’augmentation des tarifs, Vinci tente de faire quelques gestes commerciaux, en particulier pour les trajets domicile-travail. La société a ainsi bloqué le prix de 70 % des trajets de moins de 30 km, mais également « la moitié des trajets de moins de 50 km et les itinéraires de contournement de 35 agglomérations ». Sur l’A50, les portions d’autoroutes entre Aubagne et Cassis (Bouches-du-Rhône) ne voient donc pas leur prix augmenter. Même chose sur l’A61 entre Villefranche-de-Lauragais et Toulouse sud (Haute-Garonne) et sur l’A10 entre Orléans nord et Olivet (Loiret). Les abonnés au télépéage Ulys 30 bénéficieront également de réductions.