Inflation : le panier moyen a poursuivi son augmentation en janvier
Sur les tickets de caisse des supermarchés, l’inflation est bien là : une hausse de 15,6 % sur un an, entre janvier 2022 et janvier 2023.

Le prix du panier moyen pèse de plus en plus lourd dans le budget des ménages. C’est en tout cas ce qui ressort des dernières données observées par France Bleu, franceinfo et Nielsen IQ, qui observent l’évolution du coût de nombreux produits de la vie quotidienne, au fil des mois. Alors qu’en décembre il fallait débourser 102,10 euros pour repartir avec le chariot, il fallait dépenser 104,31 euros en janvier pour obtenir ces mêmes articles. Soit une hausse de 15,6 % sur un an, entre janvier 2022 et janvier 2023.
Et c’est toujours Paris qui truste la place des départements les plus chers de France, avec un panier à 124,44 euros, tandis que la Vendée est le moins cher de l’Hexagone, où il faut débourser 99,30 euros pour les mêmes articles. Le panier a le plus augmenté dans les Bouches-du-Rhône et dans les Alpes-Maritimes, avec une inflation de 17 % sur un an. A l’inverse, les prix ont le moins progressé sur la même période dans le Jura, en Lozère et dans l’Ille-et-Vilaine.
Un tassement relatif à l’inflation qui n’a pas eu lieu
A l’image des chiffres observés en fin d’année 2022, les prix ont poursuivi leur augmentation de façon considérable. Pourtant, en ce début d’année 2023, c’était plutôt un tassement relatif à l’inflation qu’attendaient les experts. Pour l’expert inflation et prix chez NielsenIQ, Emmanuel Cannes plusieurs facteurs expliquent la situation : « La hausse du coût de l’énergie continue à impacter tous les produits, notamment avec les nouvelles augmentations de février », explique-t-il à France bleu. Aussi, « certains contrats entre la grande distribution et les industriels incluent des clauses de hausses de prix au 1er janvier », ajoute-t-il. « D’autres distributeurs anticipent également les hausses attendues après les négociations commerciales qui se terminent fin février », souligne-t-il.
Sur un an, c’est le sucre 1er prix qui a le plus augmenté : son prix a flambé de 45 % sur la période. Aucune gamme de sucre n’y échappe : les marques distributeurs et les marques nationales ne sont pas épargnées. « Le cours du sucre n’a jamais été aussi haut », analyse Emmanuel Cannes.
La farine, les steaks hachés, le papier toilette et le beurre doux complètent le top 5
En plus de la hausse des prix de l’énergie, des inondations au Brésil on fait décaler la production de sucre, et des quotas de production ont été mis en place en Inde. Aussi, le grand producteur de canne à sucre qu’est le Brésil choisit, à partir des cannes à sucre, entre produire soit de l’éthanol, soit du sucre. « Le coût des engrais entre aussi en ligne de compte », détaille Emmanuel Cannes. « Entre avril 2020 et la fin 2022, le cours du sucre a quasiment doublé », observe l’expert.
Ainsi, « les biscuits sucrés, la confiserie, la confiture ont aussi augmenté ce mois-ci de manière significative », abonde Emmanuel Cannes. Et cela n’est pas près de s’arrêter pour le prix du sucre qui va subir de nouvelles augmentations, alors que les nécotinoïdes, ces pesticides, « tueurs d’abeille », seront interdits en 2023 pour les betteraves à sucre produites en France. La farine premier prix, les steaks hachés surgelés premier prix, le papier toilette premier prix et le beurre doux de marque distributeurs sont les autres produits du panier qui augmentent le plus, respectivement de 40 %, de 33 %, de 27 % et de 22 % sur un an.