Automobile : les prix de l’énergie ralentissent le marché électrique
Le marché électrique de l’automobile, même s’il se porte (très) bien, soulève toujours des interrogations pour ceux qui continuent d’utiliser une motorisation thermique.

La transition énergétique dans le secteur automobile sera-t-elle ralentie par la hausse des prix de l’électricité ? Selon une étude commandée par le néo-assureur Leocare, et relayée par BFMTV, c’est déjà le cas. En effet, cette augmentation du coût de l’électricité constitue, pour 83 % des Français, un obstacle pour passer à l’électrique. Il s’agit également du troisième frein à l’achat d’un véhicule électrique, cité par 52 % des sondés qui sont également entravés par le prix d’achat du véhicule (74 %) et l’autonomie (67 %).
L’entretien d’une automobile électrique coûte moins cher au final
Cependant, les intentions d’achat restent assez importantes, alors que les ventes électriques en France ont tutoyé des records en 2022. Parmi les personnes interrogées, 26 % comptent acheter un véhicule électrique prochainement. Ils ne sont « que » 18 % à refuser d’en acheter un. « Ce sont des réponses en adéquation avec la société actuelle : la transition vers l’électrique nous semble naturelle, évidente et nécessaire », analyse le directeur général de Leocare, Christophe Dandois.
Pour 52 % des sondés, le coût d’entretien est moins important sur un véhicule thermique que sur une voiture électrique. Pourtant, en raison de la mécanique moins complexe des voitures électriques, les passages en garage sont moins réguliers pour ceux qui en achètent. « On voit que le grand public n’a pas encore la certitude que l’entretien d’une voiture électrique est moins onéreux avec cette perception de surcoût. Certes, les pneus s’usent plus rapidement, mais c’est la seule source de budget en hausse, sur le reste on réalise réellement des économies à l’usage », détaille Christophe Dandois.
La question de l’autonomie fait hésiter les potentiels acquéreurs
En passant de 30 centimes à 60 centimes, le kWh a doublé en France ces derniers mois sur les bornes publiques les plus puissantes. Pour faire baisser le prix de l’assurance auto, en augmentation de 9,5 % cette année, Leocare dévoile quelques solutions. « Nous pouvons par exemple passer des messages de prévention via notre application lors de la recharge : en exploitant ce temps d’attente lors de la recharge, on peut ainsi faire baisser la sinistralité et donc, à terme, le coût de la prime. Ou lors de l’inscription d’un second conducteur, rappeler que la voiture électrique peut avoir une accélération assez foudroyante et donc donner quelques conseils pour éviter un accident un peu bête mais malheureusement de plus en plus classique ».
Outre la question du prix, c’est surtout celle de l’autonomie qui fait hésiter les potentiels acquéreurs qui souhaitent se convertir à une mobilité plus verte, expliquait la récente étude de Deloitte. Si certains peuvent être dissuadés par les prix de l’électricité pour passer à cette transition, reste l’incitation majeure de la différence avec le prix des carburants. En particulier alors que la recharge des véhicules possède désormais un tarif réglementé.
« Il faut rassurer les acheteurs potentiels et rappeler que cette crise est conjoncturelle : pour passer ce cap, le gouvernement vient d’ailleurs de mettre en place un bouclier tarifaire pour la recharge pour 2023. Aujourd’hui comme demain, le véhicule électrique conserve son avantage économique par rapport à un véhicule thermique », précise le directeur général de l’Avere, Clément Molizon.