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Covoiturage au quotidien : malgré les aides, la pratique reste minoritaire

Si le covoiturage au quotidien a pu être boosté par la prime du gouvernement, les objectifs sont encore loin d’être atteints.

covoiturage

Les chiffres sont encourageants, mais la pratique du covoiturage au quotidien reste minoritaire. En France, au mois de janvier, elle a battu un record avec 783.721 trajets (+17,6 % sur un mois), selon les chiffres de l’Observatoire national du covoiturage, commentés jeudi 9 février par Karos. « Ce mode de déplacement via les applications spécialisées ne dépasse donc pas les 40 000 trajets par jour, à comparer aux millions de déplacements quotidiens en voiture (autosolisme) ou dans les transports en commun », a écrit l’opérateur dans un communiqué. Néanmoins, la pratique du covoiturage a progressé de près de 250 % sur un an, rapporte Ouest France.

Le covoiturage au quotidien boosté par la prime du gouvernement

Au mois de janvier, le gouvernement a lancé un dispositif permettant aux automobilistes qui se lancent dans le covoiturage de recevoir une prime de 100 euros. Et ce que le trajet soit long, ou qu’il soit court. Selon Karos, l’engouement du mois de janvier est « encourageant » et « il convient de reconnaître que la prime du gouvernement participe à ce début de succès ». « Il est néanmoins un peu tôt pour pouvoir parler d’une “explosion” de cette pratique », ajoute la plateforme.

Selon un autre baromètre publié jeudi 9 février par Vinci, ce sont en moyenne 8,5 conducteurs sur 10 qui effectuent des trajets seuls dans leur véhicule le matin à l’heure de pointe sur autoroute, une proportion en augmentation depuis l’automne 2022. C’est en Île-de-France que le covoiturage arrive en tête, devant la Normandie, les Pays de la Loire et l’Occitanie. « Les chiffres montrent une nette corrélation entre le nombre de covoiturages et le niveau de subventionnement » par les régions, qui peut financer totalement le trajet pour le passager, détaille Karos.

Les grèves des transports publics en Île-de-France pourraient venir expliquer une partie des trajets en covoiturage dans la région. Pour limiter le trafic et la pollution atmosphérique, la lutte contre « l’autosolisme », notamment grâce au covoiturage, est une piste qui pourrait, un jour, porter ses fruits. À l’horizon 2027, l’exécutif veut porter à 3 millions le nombre de trajets quotidiens, contre 900.000 aujourd’hui. En incluant les trajets courts et les trajets longs, cela pourrait empêcher l’émission de 4,5 millions de tonnes de CO2 par an, ce qui correspond à 1 % des émissions de gaz à effet de serre de l’Hexagone, d’après le ministère de la Transition écologique.