Financement participatif : collecte record en 2022
Le financement participatif a permis aux plateformes qui lui sont consacrées de récolter plus de 2,3 milliards d’euros en 2022. Explications.

Depuis qu’il est apparu il y a dix ans dans l’Hexagone, le crowdfunding, ou financement participatif, a le vent en poupe. Il compte désormais comme une solution d’épargne à part entière. En 2022, sur les plateformes qui le proposent, plus de 2,3 milliards d’euros ont ainsi été collectés d’après le quatrième baromètre du cabinet Mazars et de l’association Financement participatif France (FPF). Par rapport à 2021, c’est 25 % de plus, précise Le Parisien.
Le financement participatif mieux encadré d’ici au 10 novembre
Ce chiffre a été multiplié par quatorze depuis 2015. « C’est un mécanisme financier à la fois simple et accessible », estime Florence de Maupeou, directrice générale de FPF, pour expliquer ce succès. Pour soutenir des projets sur une plateforme spécialisée, comme Ulule, KissKissBankBank ou encore Tudigo, il existe plusieurs manières de participer : le prêt rémunéré, le don (avec ou sans contrepartie) ou l’investissement. « On peut ainsi entrer au capital d’une entreprise sans être business angel et pour un ticket d’entrée très bas », complète Florence de Maupeou.
Un portefeuille bien garni n’est en effet pas nécessaire. D’ailleurs, les dons effectués l’an dernier sur les plateformes s’élevaient en moyenne à 82 euros. Pour les prêts rémunérés, c’était 3.000 euros, et l’investissement en capital, 5.420 euros. Dans tous les cas de figure, les particuliers sont principalement animés par le fait de pouvoir « garder la main sur ce à quoi ils affectent leur argent, contrairement à d’autres types de support. »
Pour le prêt rémunéré, avec 6 % de rendement en moyenne, le placement peut s’avérer lucratif. Pour le crowdfunding immobilier, cela peut monter à 9,4 %. Pas étonnant qu’avec deux tiers de la collecte globale, celui-ci soit le favori des investisseurs. Le fait que le financement participatif reste risqué ne doit pas être occulté par les taux d’intérêts attractifs. Les projets ou les entreprises peuvent tomber à l’eau, sans que les fonds soient récupérés. « Le processus de sélection des plateformes est très rigoureux et permet toutefois de limiter les défauts », tempère Florence de Maupeou. Pour poursuivre leur activité, les plateformes devront, d’ici au 10 novembre, afficher un agrément européen de prestataire de services de financement participatif si elles veulent continuer à exercer. Une façon de renforcer l’encadrement.