Se connecter S’abonner

Que valent les nouveaux services de votre banque ?

Toutes les banques disposent a minima d’une application mobile dotée de prestations plus ou moins étoffées. Et parfois d’autres solutions bien pratiques, ou pas.

Crédit: iStock.

Avec l’apparition dans les années 2010 des fintech – ces jeunes pousses qui allient finance et nouvelles technologies –, les banques traditionnelles ont été incitées à proposer de nouveaux services. L’enjeu était de taille. En ratant le virage de l’innovation, elles risquaient d’altérer un peu plus la relation déjà dégradée avec leurs clients.

A ce jour, la plupart des enseignes semblent avoir comblé leur retard. Toutes disposent a minima d’une application mobile dotée de prestations plus ou moins étoffées. Que ce soit sur le plan de la sécurité, des moyens de paiement, de la gestion de budget ou du conseil, ces offres récentes font l’objet d’une communication importante de la part des banques. Répondent-elles pour autant aux attentes des particuliers ? Les tarifs affichés sont-ils justifiés ? Notre verdict.

A LIRE >>> Des distributeurs de billets indépendants des banques pour lutter contre la désertification bancaire

La sécurité des transactions

Avec la mise en œuvre de la directive européenne sur les services de paiement (DSP2), les banques ont été contraintes de renforcer la sécurité pour les données de leurs clients.

La carte bancaire virtuelle

Disponible uniquement en ligne, cette carte est réservée aux achats effectués sur des sites de e-commerce. A la demande du client, un numéro de carte virtuel (numéro unique + date de fin de validité + cryptogramme), différent de celui de sa carte physique, lui est fourni par sa banque. Il ne peut servir qu’une seule fois ou durant un laps de temps limité L’intérêt ? En cas de fraude, vous ne risquez plus de vous faire dévaliser votre compte, puisque les coordonnées de votre carte ne seront plus valides.

Disponibilité : à la Banque Populaire (13 €/an), la Caisse d’Epargne (13,75 €/an), au Crédit Mutuel (18 €/ an), chez Fortuneo (gratuit), à La Banque Postale (13 €/ an), la Société Générale (12 €/an).

L’appréciation de la rédaction : 2/4. Les banques ont été précurseurs sur ce service, étendu aux mobiles depuis 2016 et repris par certaines néobanques. Comme Revolut (disponible avec la formule premium à 7,99 euros par mois). Chez Lydia (2,99 euros par mois) et Yeeld (gratuit), la e-carte Bleue est même la carte principale (carte physique en option). Dommage de payer pour ce service (sauf exception). La sécurité des achats est, en effet, systématiquement garantie par la banque, carte virtuelle ou pas (vous êtes remboursé en cas de fraude). En outre, impossible d’utiliser ce type de carte sur certains sites (pour la location d’une voiture, par exemple chez Drivy).

A LIRE >>> Ce document que les banques doivent désormais obligatoirement vous fournir

La carte bancaire cryptodynamique

Cette fois, il s’agit bien d’une carte physique traditionnelle, mais dont les trois chiffres qui constituent le cryptogramme au verso sont inscrits sur un papier électronique (un écran très fin, alimenté par une batterie au lithium). Ces chiffres, nécessaires pour confirmer un achat en ligne et habituellement gravés au dos de la carte, changent automatiquement toutes les heures. Ce qui permet, comme pour la carte virtuelle, de minimiser les risques de fraude sur Internet.

Disponibilité : chez BNP Paribas (52 € la carte BNP Net, 26 € avec le package Esprit Libre), Hello Bank (via la carte BNP Paribas, même tarif ), Orange Bank (fonctionnalité disponible avec la carte premium à 95,88 €/ an), à la Société Générale (12 €/an + cotisation de la carte bancaire).

L’appréciation de la rédaction : 2/4.Ce service constitue un bon moyen de sécuriser vos achats sans modifier vos habitudes de paiement. Mais est-il vraiment nécessaire puisque, comme pour la e-carte, la banque est responsable de la sécurité des transactions ?

A LIRE >>> Cartes bancaires premium : Ultim de Boursorama face à N26, Revolut, Orange Bank…

La carte bancaire biométrique

Elle aussi a tout d’une carte bancaire classique. A ceci près : l’authentification du titulaire ne se fait plus avec un code secret à quatre chiffres, mais avec son empreinte digitale. Le détenteur de la carte biométrique règle son achat grâce à l’option sans contact, en apposant son doigt sur un capteur fixé sur la carte. Le montant de la transaction n’est pas plafonné (contrairement au sans-contact).

Disponibilité : au Crédit Agricole et à la Société Générale (en phase de test dans ces deux banques, les prix n’ont pas encore été fixés).

L’appréciation de la rédaction : 3/4. Les technologies utilisant la biométrie (empreinte digitale, reconnaissance faciale…) sont assurément le plus avancées en matière de sécurité, mais leur véritable intérêt est surtout d’offrir une plus grande facilité d’usage (pas de code à taper). Bémol : en cas de bug technique, il faut changer le capteur, donc la carte, alors qu’on peut modifier le code secret d’une carte standard.

A LIRE >>> Moins chères et faciles d’accès, les néobanques séduisent de plus en plus les Français

Paiement et remboursements

Le terrain des services de paiement est peut-être le plus convoité par les fintech, qui proposent notamment des services de remboursement entre particuliers indépendants des banques. Les plus connues en France dans le secteur sont Lydia et Pumpkin. Malgré leur retard, les banques ont développé dans ce domaine des outils performants.

Paylib entre amis

Ce service signe la fin du RIB pour transférer une somme d’argent. Vous n’avez plus besoin d’entrer des coordonnées bancaires pour réaliser un virement, il vous suffit de renseigner un nom et un numéro de téléphone depuis l’appli de votre banque. Le paiement intervient ensuite en moins de dix secondes. A condition que le destinataire soit lui aussi utilisateur du service via sa propre banque. Sinon, ce sera plus long. Il sera obligé de se rendre sur le site Entreamis.paylib.fr pour indiquer son RIB afin de recevoir la somme sur son compte.

Disponibilité : à la Banque Populaire, chez BNP Paribas, à la Caisse d’Epargne, au CIC, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, Crédit Mutuel Arkéa, chez Hello Bank, à La Banque Postale, la Société Générale. Service gratuit dans chaque banque.

L’appréciation de la rédaction : 3/4.Gros avantage face à ses concurrents indépendants : Paylib permet de réaliser des virements de compte à compte, ce qui simplifie les démarches pour le particulier. Avec Pumpkin et Lydia, la carte Bleue est débitée et l’argent reçu est stocké sur un compte gratuit, greffé aux applis, depuis lequel il faut procéder à un nouveau virement pour voir son compte en banque crédité. En revanche, avec ces deux applis, les virements sont possibles entre particuliers dans toute l’Europe, tandis que Paylib est utilisable uniquement en France..

La remise de chèque – presque – digitale

Plus besoin de passer en agence pour déposer un chèque. Le principe ?  Vous prenez une photo de votre chèque avec votre smartphone et l’envoyez à votre banque via l’appli. Vous devez ensuite lui adresser le chèque par La Poste, signé au dos. Il arrivera directement au centre de traitement, sans passer par l’agence.

Disponibilité : chez BforBank, Boursorama, au Crédit Agricole, à la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, chez Fortuneo. Service gratuit dans chaque banque.

L’appréciation de la rédaction : 1/4. Les chèques sont crédités plus rapidement sur votre compte que s’ils sont remis en agence (deux jours à date de valeur de la photo du chèque, contre parfois deux semaines dans certaines banques). Mais l’envoi par courrier, légalement obligatoire, est un écueil de taille. On ne peut pas parler de digitalisation véritable.

Les virements instantanés

Fini le délai de deux ou trois jours (ouvrés) pour se voir créditer un virement. La plupart des grandes banques françaises offrent désormais la possibilité, via l’appli ou l’espace client, de transférer des sommes en dix ou vingt secondes, 24 heures sur 24.

Disponibilité : au Crédit Mutuel et chez Fortuneo :  gratuit ; chez Boursorama Banque : gratuit mais limité à un virement de 500 euros maximum par jour ; à la Société Générale : 0,80 € par virement ; à la Banque Populaire, la Bred, la Caisse d’Epargne, au CIC, chez Hello Bank : 1 € par virement.

L’appréciation de la rédaction : 2/4. Les virements instantanés constituent une réelle avancée, mais les tarifs affichés dans les banques traditionnelles sont excessifs : la Banque centrale européenne estime le coût de l’opération à 0,002 euro contre une facturation au client de un euro en moyenne. Les banques font surtout payer ce service par crainte de voir peu à peu disparaître la carte bancaire, et avec elle les juteuses commissions d’interchange.

A LIRE >>> Frais bancaires à l’étranger : ces banques qui évitent les mauvaises surprises

La gestion de compte en ligne 

Les applis des banques sont de très bon niveau (design, rapidité, simplicité…) et la souscription digitale des crédits se propage. L’objectif : rendre le client plus autonome. A terme, le coaching budgétaire (via des robo-advisors) devrait se généraliser.

L’appli de gestion de budget

Vous trouverez désormais dans tous les réseaux les fonctionnalités les plus récentes : situation du compte, catégorisation des dépenses, solde prévisionnel, blocage/déblocage, ajustement des plafonds de la carte, etc. Il vous suffit de télécharger l’appli sur votre smartphone.

Disponibilité : dans la plupart des banques, traditionnelles ou en ligne. Service gratuit partout.

L’appréciation de la rédaction : 3/4. C’est devenu l’outil indispensable dans la panoplie digitale de chaque banque. Il tend aussi à être privilégié par les clients qui délaissent leur espace personnel sur Internet. Côté efficacité, les applis des banques traditionnelles n’ont plus rien à envier à celles de leurs rivales en ligne et des néobanques. En témoignent les appréciations laissées par les utilisateurs sur les boutiques d’applications (App Store et Google Play). L’appli de la Société Générale se retrouve la mieux notée, devant celle de Fortuneo et d’Orange Bank.

Retirer de l’argent avec son téléphone

Vous avez fait opposition sur votre carte ou, tout simplement, vous l’avez oubliée chez vous ? Soyez rassuré, vous ne resterez pas sans le sou ! Vous pouvez retirer des espèces avec votre smartphone. Il vous suffi t d’ordonner un retrait depuis l’appli mobile de votre banque. Vous recevrez ensuite par SMS un code à renseigner dans un DAB (de votre banque uniquement).

Disponibilité : à la Banque Populaire (Sm@rt’ retrait), la Caisse d’Epargne (Retrait SMS), au Crédit Mutuel (E-Retrait). Service gratuit dans chaque banque.

L’appréciation de la rédaction : 3/4. Une option bien pratique en cas de galère. Attention toutefois : les retraits sont limités en nombre et les montants, plafonnés selon les banques. Soit quatre retraits de 80 euros sur un mois à la Banque Populaire, 100 euros sur sept jours à la Caisse d’Epargne, ou quatre retraits par an et 500 euros au maximum au Crédit Mutuel.

Souscrire un crédit via son mobile

Cette solution permet au particulier un parcours complet sur l’appli de la banque, depuis la simulation d’un crédit (immobilier et consommation) jusqu’à la souscription grâce à une signature électronique.

Disponibilité : à la Banque Populaire, La Banque Postale, chez Orange Bank et N26 : crédit à la consommation ; chez Boursorama, au Crédit Agricole, chez Hello Bank : crédit immobilier et à la consommation ; au Crédit du Nord : crédit à la consommation et assurance emprunteur ; chez Fortuneo : crédit immobilier. A venir : le crédit immobilier à la Caisse d’Epargne et à La Banque Postale. Service gratuit, hors coût du crédit.

L’appréciation de la rédaction : 4/4. Très pratique pour éviter les déplacements en agence et obtenir une réponse rapide de la banque. Les sommes peuvent être débloquées en 48 heures après un délai de réflexion de trois jours à compter de la signature pour les crédits à la consommation et de dix jours pour les prêts immobiliers.

La relation clients

La plupart des particuliers ne se déplacent plus en agence pour voir leur conseiller. Face à ce constat, les banques se sont associées aux fintechs pour offrir des alternatives : des outils informatiques créés à partir d’algorithmes et capables d’interagir avec leurs clients.

Le chatbot

Ce service se présente sous la forme d’une fenêtre de messagerie instantanée sur le site Internet ou l’appli de la banque. Des algorithmes sont programmés pour répondre aux interrogations des clients sous forme de conversation. Le chatbot peut, par exemple, vous indiquer le solde de votre compte si vous le lui demandez ou encore réaliser des virements de votre compte courant vers un compte épargne.

Disponibilité : à la Banque Populaire (Sam), chez BNP Paribas (Telmi), au Crédit Agricole Nord de France (Caro), chez Hello Bank (via Facebook), à la Société Générale (Sobot, en phase de test). Service gratuit dans chaque banque.

L’appréciation de la rédaction : 2/4. Les conseils délivrés restent rudimentaires. Le chatbot permet surtout de guider les clients sur le site de la banque et se contente, pour l’heure, de répondre aux questions les plus courantes (détails et conditions des offres, par exemple).

A LIRE >>> Crédit, carte bancaire… : le comparatif des offres pour les étudiants des grandes banques

L’assistant virtuel

Il s’agit d’une version plus élaborée du chatbot, déclinée sous forme d’une assistance virtuelle personnifiée. Son degré d’intelligence artificielle lui permet d’interagir par la voix avec les clients. Dans la pratique, vous posez une question, l’assistant vous répond automatiquement. Il peut également délivrer des « conseils » de sa propre initiative (vous alerter en cas de découvert imminent ou vous proposer une offre spécifique, par exemple).

Disponibilité : chez Axa Banque, au Crédit Mutuel (Watson), chez Orange Bank (Djingo). Service gratuit dans chaque banque.

L’appréciation de la rédaction : 3/4. Les assistants virtuels peuvent répondre à plus de questions que les chatbots. Leur avantage : ils ont une forte capacité d’apprentissage. La technologie déployée leur permet d’affiner la pertinence de leurs réponses au fur et à mesure que la quantité d’informations qu’ils traitent augmente.