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Complémentaires santé : les cotisations pourraient augmenter l’an prochain

Les mutuelles, assureurs et instituts de prévoyance sont en train de fixer les tarifs pour l’an prochain. Ils pourraient augmenter, après deux années marquées par l’épidémie de Covid-19.

Crédit: iStock.

La « taxe Covid » n’augmentera pas pour les mutuelles. Le gouvernement l’a annoncé le 10 septembre dernier, attendant en contrepartie un geste des complémentaires santé, qui n’auront donc plus à verser cette contribution exceptionnelle, d’un montant total de 1,5 milliard d’euros. Elle avait été mise en place en 2020 en raison de la baisse des remboursements de soins, liée à la crise sanitaire, quand de nombreux Français avaient renoncé à se faire soigner. Cet appel à ne pas augmenter les cotisations a été entendu par la Matmut, qui a annoncé un gel de ses tarifs jusqu’à la fin 2022. Pour Nicolas Gomart, directeur général du groupe, cette mesure est « nécessaire dans un contexte encore difficile pour beaucoup de nos concitoyens », a-t-il justifié dans Le Parisien le 5 octobre. Mais les autres établissements pourraient augmenter leurs tarifs l’an prochain.

En effet, les soins de santé ont explosé depuis le début de l’année. « Sur 2020 et 2021, le complément de dépenses est supérieur à l’économie réalisée qui avait justifié la mise en place de la taxe Covid », précise à nos confrères Catherine Touvrey, directrice générale d’Harmonie Mutuelle. Du côté de la Mutualité française, on assure que les dépenses ont augmenté de 9% pour les organismes complémentaires, « soit 1,5 milliard d’euros en plus », affirme Séverine Salgado.

Les hausses des tarifs suivent celles des dépenses de santé

De plus, la mise en place du 100% Santé a pesé lourd sur les mutuelles, car si la réforme a bien fonctionné pour l’audition et le dentaire, elle peine en revanche à convaincre dans l’optique. « Sur ce poste, nous anticipions un taux de 20 % de recours au panier A, alors qu’on est à 5 % chez Harmonie Mutuelle », détaille au quotidien Catherine Touvrey. Le panier A correspond aux lunettes et aux verres avec un reste à charge zéro. « L’impact du 100 % santé est nettement plus lourd, avec un surcoût observé au premier semestre 2021 de 26 millions d’euros en raison d’une moindre économie en optique », explique-t-elle.

Certaines complémentaires ont donc déjà prévu une évolution des cotisations : la Mutuelle générale la situe entre 0 et 2,5%, et Malakoff Humanis prévoit qu’elle ne concernera que les 20% des clients concernés par un changement de tranche d’âge. Cette évolution est logique pour les spécialistes car elle suit l’augmentation des dépenses de santé, « de 2,5 à 3% », selon Séverine Salgado, représentante de la Mutualité française. Les taxes ont, elles aussi, évolué en quinze ans « de 0% à 15% ».

Ce constat est partagé par Olivier Moustacakis, co-fondateur d’Assurland, parlant d’une augmentation « mécanique ». « Il y a le vieillissement de la population, le renchérissement des soins ou encore les pathologies qui n’ont pas été détectées à temps et les problèmes psychologiques à cause du confinement », précise-t-il au Parisien.