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Précarité : plus d’un quart des personnes aidées avoue ne pas manger parfois pendant une journée entière

Selon le rapport annuel sur l’état de la pauvreté en France, publié par le Secours catholique, 27% des ménages aidés ne mangent pas pendant une journée entière, parfois plus.

situation financière
Crédit : iStock.

La crise a aggravé les inégalités en France et les ménages en situation de précarité ont encore plus de difficultés à se nourrir. Parmi les personnes aidées par le Secours catholique, 27% affirment ne pas manger « pendant une journée entière ou davantage, de manière régulière ». L’association caritative a dévoilé ces résultats dans son rapport annuel sur l’état de la pauvreté en France, publié jeudi 18 novembre, s’alarmant de cette situation qui touche surtout « les ménages sans ressources, les parents isolés et les personnes seules ». Neuf ménages sur dix souffrent d’insécurité alimentaire.  

L’an dernier, jusqu’à sept millions de personnes ont eu recours à l’aide alimentaire. « Du jamais-vu en période de paix », précise le Secours catholique. Elle concerne 54% des ménages rencontrés en 2020. La crise sanitaire a eu comme conséquence une augmentation de la demande d’aide alimentaire de la part des familles avec enfants et des jeunes de moins de 25 ans. Certains ménages qui la demandent le font pour la première fois (57%) et il s’agit de personnes moins pauvres que les autres, mais qui ont subi une perte de revenus pour 30% des sondés ou une augmentation de charges, liée par exemple à la fermeture des cantines scolaires.

537 euros par mois

Le niveau de vie médian des ménages accueillis par l’association en 2020 est de 537 euros par mois. Il est en baisse de six euros par rapport à 2019. Celui des ménages étrangers est encore plus faible : « Plus de la moitié des étrangers rencontrés n’ont aucun revenu ; la médiane du niveau de vie mensuel atteint 460 euros pour ceux en situation régulière », détaille le rapport. Par ailleurs, deux foyers accueillis sur trois vivent en dessous du seuil d’extrême pauvreté, soit 735 euros en 2019 (40% du revenu médian).

Les mères isolées représentent le public le plus accueilli par le Secours catholique (25,1%), ainsi que les hommes seuls (23,3%) et les couples avec enfants (22,3%). Ensuite, ce sont les femmes seules (17,9%), les couples sans enfant (5,4%), les pères isolés (3,5%) et les ménages complexes (2,5%). Enfin, près d’un tiers des ménages accueillis n’ont pas accès à un logement stable.