Vers une croissance nulle en France en 2023 ?
Les chiffres de la croissance 2022 ont été revus à la hausse. Mais les prévisions pour 2023 sont en baisse, et certains envisagent déjà qu’elle soit nulle.

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’est félicité, mercredi 14 septembre, des chiffres de la croissance pour 2022, révisés par le gouvernement de 2,5 % à 2,7 %. « La consommation se maintient, l’investissement des entreprises se maintient et les créations d’emplois restent très dynamiques », a-t-il détaillé sur CNews, saluant une « belle performance de l’économie française ». Mais si les chiffres de la reprise post-Covid apparaissent, en effet, satisfaisants, l’avenir apparaît un peu moins rose. Les prévisions de croissance pour 2023 ont en effet, elles, été revues à la baisse, à 1 %. Évoquant l’impact du « contexte géopolitique actuel », Bruno Le Maire a cependant souligné qu’il s’agissait toujours d’une croissance positive.
Une conjecture défavorable à la croissance
Mais tous les acteurs ne sont pas aussi optimistes que le ministre de l’Économie . L’impact de la guerre en Ukraine sur les prix de l’énergie et le risque de coupure du gaz de la part de la Russie ont déjà poussé certaines entreprises à réduire leur production. La diminution annoncée du bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité devrait peser sur la consommation des ménages. À cela, s’ajoute un nouveau relèvement attendu des taux directeurs de la part de la Banque centrale européenne.
« Tous les signaux conjoncturels vont dans le sens d’un affaiblissement de l’activité », selon Bruno Cavalier, chef économiste de la banque Oddo BHF, interrogé par Les Échos. « Les entreprises vont être très peu enclines à dépenser au cours des prochains trimestres », prévient-il. Charles-Henri Colombier, directeur de la conjoncture de l’institut Rexecode, prévoit quant à lui une croissance « quasi nulle », avec « une demande mondiale qui va devenir moins favorable ».
L’ampleur des problématiques énergétiques et de l’évolution des taux pourraient donc conduire à une croissance atone, voire à une récession pour les observateurs les plus pessimistes. L’hiver, période de haute consommation énergétique, devrait être décisif en la matière.